C'est l'histoire de la vie. De ma vie. Par où puis-je commencer ? Mais par le commencement pardi !
Remontons le temps de quelques années, juste quelques années.



31 octobre 1990, dans un taxi en direction de l’hôpital de Dundee.


La pluie battait les carreaux de la voiture qui roulait à une vitesse folle, ne permettant même pas aux passagers d’admirer le paysage. Bien que ces passagers n'auraient pas put regarder le paysage car la nuit était noire comme l'encre, et une épaisse buée recouvrait les fenêtres. De plus, les passagers n'avaient strictement rien à faire de la campagne écossaise, ils étaient assez occupés ailleurs. En effet, sur la banquette arrière du taxi étaient assise une femme, les cheveux partant dans tout les sens, son front couvert de sueur, sa mâchoire serrée pour retenir ses cris, et surtout son ventre gros comme une montgolfière. Oui, une femme étaient en train d'accoucher, la malheureuse, dans un taxi. Et le pauvre chauffeur de cabie ne cessait de se répéter '' pourquoi moi ? Elle va me dégueulasser tout mon taxi ! '' Évidemment la femme n'étaient pas seule, son mari était là, lui tenant la main, ou plutôt lui broyant la main tant il était tendu. Il aurait préféré qu'elle commence à accoucher dans l’hôpital, mais l'enfant devait vraiment avoir envie de voir le monde mais il ne semblait pas être très patient. Ça promettait de belles années en perspective. Soudain la femme laissa échapper un hurlement perçant qui fit dévier le chauffeur. La voiture dévia, se retrouva sur l'autre voie, fonçant vers un camion, avant de faire de l'aquaplaning et de revenir dieu seul sait comment, sur la bonne route. La jeune femme, elle ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans, se contracta et hurla encore. Les deux hommes firent une affreuse grimace bien masculine, et tout deux bénirent le ciel d'avoir été fait hommes. La futur papa se reprit cependant en main et agrippant sa femme il lui hurla à l'oreille, fin paniqué '' - On atteindra jamais l'hosto, mais on a bien travaillé avec la sage-femme, alors tu va nous pondre c'te mioche là maintenant sur cette putain de banquette arrière, ok ? '' Elle hocha la tête, incapable de desserrer la mâchoire. Le jeune homme, remonta les manches de sa chemise et entreprit l'exploration. Je vous passerais les détails, cela reste légèrement dégoutant et un peu trop intime. Tout ce que je vous raconterais, c'est que, dans ce taxi roulant à fond de train, sous les trombes d'eau, à 21 heures le soir Halloween, une petite tête rousse fit son apparition tant attendue par toutes les personnes présentes dans le véhicule. Mais pas tous pour la même raison. Soit, la petite fille, la mère, le père et le chauffeur de taxi arrivèrent sains et saufs à l'hôpital, et tout était comme dans le meilleur des mondes. Sous l'effet de fatigue, les jeunes parents décidèrent que ce chauffeur de taxi deviendrait le parrain de la petite fille. Oh et j'avais oublié, cette petite tête rousse on lui avait donné un nom aussi original que sa naissance était exceptionnelle ; Mâus-Ann.

10 ans plus tard, manoir familial des Moriarty

'' - MAMAAAAN ! J'AI FINI MES DEVOIRS ! J'PEUX ALLER JOUER AVEC LE VOISIN ? MERCI MAMAN, T''ES TROP COOL ! La petite voix de Mâus avait à peine atteint les oreilles de sa mère que déjà la porte d'entrée avait été claquée avec fracas et la petite fille se trouvait à l'autre bout du jardin. Sa mére poussa un long soupir, Mâus, son trésor, sa fille unique, sa petite tête rousse, son petit génie. Car oui, Mâus était un génie, une surdouée, très ... surdouée. A l'âge de quatre ans elle avait appris à lire seule, deux ans plus tard elle finissait la trilogie du seigneur des anneaux et commençait à apprendre les fractions. Très vite ses parents se rendirent compte de sa supériorité intellectuelle et ils l’envoyèrent dans une école spécialisée, avec que des petits génies, comme elle. Elle était la meilleure de sa classe, brillante dans toutes les matières, de la lecture aux maths avancés, de la musique aux sciences naturelles, partout elle était la première. Mais elle ne semblais pas s'en rendre compte et elle à toujours haï cette école. Mais pas pour les cours où les professeurs (quoique, elle énervait ses profs à être bien plus avancée que toute la classe réunie), elle n'aimait pas cette école, car il y avait un endroit où elle était nulle : les relations. Mâus n'avait aucun amis. Aucun. Tous se moquaient d'elle, même les autres surdoués. Toujours à la montrer du doigt. Et puis il fallait dire qu'elle était facilement vexante et méchante avec eux, même si elle ne s'en rendait pas compte. C'était donc son plus gros problème ; la solitude. Mais elle avait appris à se débrouiller seule et à travailler le plus rapidement possible, pour rentrer le plus vite possible au manoir familial et pour pouvoir enfin être elle-même. car je me trompe, Mâus avait un ami, rien qu'un. Le fils du voisin, un garçon élevé seul par son père, plus âgé qu'elle d'à peine trois ans, mais tout deux étaient inséparables, malgré leurs différences notables.
La petite rouquine sauta par dessus la barrière en bois et elle se laissa tomber dans le jardin voisin. Elle grimpa ensuite au noueux chêne planté là. et se hissa sur les plus hautes branches, à un endroit où personne ne pouvait la voir tellement le feuillage était dense. S'asseyant sur une planche clouée assez grossièrement elle siffla trois longue fois et une petite fois. A peine cinq minutes après les feuilles bruissèrent et une touffe de cheveux bruns apparu suivie de prés par une tête toute ronde et deux grands yeux bleus. '' - Bha purée, tu d'viens lent mon coco ! Bon alors qu'est ce que t'a fait dans ton école pour attardés zourd'hui ?'' Il lui tira la langue avant de s’asseoir en face d'elle. Ce qu'elle entendais par l'école d'attardés c'était l'école normale, mais elle aimait bien le charrier avec ça. Pourtant il n'avait rien d'un attardé, il était même plutôt intelligent, mais lui il restait dans la normale. Leur amitié était aussi incongrue qu'il était différents.''_ On a appris le futur en français, on commence les équations en maths et on a disséqué une souri en SVT, c'était gore. Mais trop cool J'frais bien médecin plus tard... Et toi, dans ton école de grosse têtes sans amis, vous avez faits quoi ? Elle lui donna un coup de branche avant de répondre : '' - Bha c'était une espèce de dissertation orale sur le fonctionnement du cœur humain, tu vois le genre. Mais bon on devais être en groupe et j'étais toute seule donc la prof m'a enlevée des points. Quelle vieille mangeuse de crottins celle là ! Ils éclatèrent de rire, mais celui du jeune garçon s'arrêta vite. Son front était soucieux,ses yeux plus graves que d'ordinaires, ses mains se tordaient dans tout les sens. Mâus le regarda, sceptique, c'était pas son genre d'être soucieux comme ça, d'habitude rien ne pouvait chasser son flegme légendaire. Il semblait trop agité. Elle lui donna une grande tape sur l'épaule et lui demanda ce qui n'allais pas. Tout ça très sensiblement et fémininement évidemment. Il se gratta la joue, signe de profonde anxiété pour lui.' - bha voila, mon père veut qu'on déménage. Il veut aller aux USA j'crois... Et, hum, on part se soir. le monde autour de Mâus sembla s’effondrer d'un coup. Même si son visage ne laissait passer aucune émotion, en elle c'était une rude bataille qui avait lieu. Elle qui n'avait jamais de sentiment en était submergée. Son ami, le seul, partait. Il la laissait mourir d'ennui, seule, au fin fond de l’écosse. Elle se sentais trahie, blessée. Surtout qu'il devait le savoir depuis longtemps pour partir si tôt. Elle avait bien remarqué qu'il se faisait un peu distant ces derniers temps et qu'il semblait toujours un peu soucieux, mais cela ne lui avait pas semblé important. Elle préférait disséquer des oiseaux avec lui, ou espionner les voisins, ou aller piquer des bonbon à l'épicerie que de lui demander ce qui n'allait pas. Elle leva vers lui ses grands yeux où aucune émotion ne luisait et elle dit en haussant les épaules d'une désinvolture feinte '' - Ah, tant pis. On se reverra peut être un jour. J'ai plus qu’a me trouver un autre bouche-trou.'' Sur cette phrase prononcée d'une voix glaciale elle se leva face à un garçon choqué. Elle se laissa glisser le long du tronc d'arbre. Elle tentait de cacher ses émotions, de retenir ses larmes, d’empêcher ses mains de trembler. mais,non, elle ne laisserait pas ses émotions la trahir, jamais. Elle se maitrisait. A peine ses pieds touchèrent le sol, que la voix indignée de celui qui pensait être son ami s’éleva :' - Ah ouais, j'suis rien d'autre qu'on bouche-trou pour toi ? je pensais vraiment... Enfin qu'importe, je suis bien contente de te laisser là, tu mérite de rester seule toute ta vie ! t'es vraiment une machine sans sentiments ! '' Elle ouvrit la bouche, prête à répondre, mais préféra s'en aller, le plus dignement possible en escaladant le mur de pierres. Elle abandonnait son seul ami.