Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . Je sors de ma chambre en trainant des pieds et en baillant. Je suis en pyjama, les cheveux en vrac, des cernes sous les yeux… j’ai une sale gueule. Je vais dans la cuisine me prendre un verre de jus d’orange, et je vais m’assoir sur le bord du canapé. Je sirote mon jus en regardant l’écran de télévision d’un œil distrait. Les parents regardent une émission scientifique sur l’éventuelle disparition du soleil, quelles répercussions ça aurait sur la planète Terre et sur les êtres vivants. Je ne remarque même pas que papa me regarde. En fait, je finis par tourner la tête pour leur jeter un œil. Et c’est là que je vois qu’il me regarde avec de drôles d’yeux. « Tu es malade chérie ? » Je secoue la tête. « Non. » « Tu as l’air toute épuisée. » J’hausse les épaules. « Je dors très mal en ce moment. » « Ah, pourquoi ça ? » « Aucune idée. » Aucune idée, ouais c’est ça… chaque fois que je ferme les yeux je repense à Nemo, à ses lèvres, à ses baisers, chaque fois j’ai envie de me blottir dans ses bras, qu’il me caresse comme il l’a fait… et chaque fois je revois son regard quand il est partit. Et son désolé qui résonne dans ma tête. Je soupire et porte mon verre à mes lèvres. « Tu es sûre que tu n’en as aucune idée ? » Je regarde maman, elle a un doux sourire sur son visage. « Moui. » C’est le genre de oui qui veut dire oui mais non et de toute manière je ne veux pas en parler. Mon père met ses mains derrière sa tête. « Et au fait, ça fait un moment qu’on a pas vu Nemo ! Comment va-t-il ? » Je tourne brusquement la tête vers lui. « Aucune idée, j’en sais rien et je m’en fous ! » Ma voix est sèche. Et devant le regard surpris de mes parents, je me fixe mon verre, l’air totalement subjuguée par mon jus d’orange. Je suis certaine qu’ils se jettent un regard mais ils ne disent rien. Du moins, pas à ce sujet. Je ne peux quand même pas leur dire que c’est de sa faute si je ne dors plus, si je ne mange presque plus, si je passe mes journées dans une humeur de chien et si plus rien ne m’amuse ? Ils me demanderaient pourquoi. Et je serais forcée de leur dire que je l’ai vu il y a trois jours à la piscine, et que c’était plutôt… intense entre nous. Même si au départ il a essayé de se sauver. C’est quand même lui qui m’a coincé dans cette cabine, c’est lui qui m’a embrassé ! C’est de sa faute ! C’est toujours de sa faute ! C’est lui qui me fuit, c’est lui qui se ramène avec une copine de merde, c’est lui qui agit comme un con, c’est lui qui… « Et tu ne sors pas ce soir ? » Hein de quoi ? Oh oui mince les parents sont toujours là. Et je serre mon verre tellement fort que j’en ai mal aux doigts. « Pour aller où ? » « Tu n’as pas des amis qui font une soirée ? Ou même pour voir les garçons. » Je secoue activement la tête. Voir les mecs veut dire voir Nemo. Et c’est bon, j’ai parfaitement compris le message, je lui bouffe son espace vital. D’ailleurs j’ai fait comme il le demandait, je l’ai laissé « respirer ». Je ne l’ai pas appelé depuis trois jours, pas de sms, pas d’emails, rien. Aucun contact ! Il veut respirer ? Il va avoir une vraie bouffée d’air frais ! De l’air marin ! « Leeloo, je peux savoir ce qui te mets dans un état pareil ? » J’hausse les sourcils. « Quel état ? » « Mais regarde toi, tu es énervée. Depuis trois jours tu sembles constamment sur les nerfs. » « Pas vrai. » Elle soupire. « Leeloo, hier tu t’es mise à hurler sur le sèche-linge parce que la porte fermait mal… et tu lui as reproché de toujours fuir les problèmes. Le sèche-linge. » Je baisse la tête. J’ai vraiment fait ça ? Je relève la tête et les regarde en grimaçant un petit sourire forcé. « Je vais surement avoir mes règles… » Faux, je les ai eu la semaine dernière. Je suis tranquille pour ça. Maman me regarde en me faisant les gros yeux. Ah oui merde, elle sait toujours quand j’ai mes règles. Chaque fois je viens me plaindre. « L’ovulation ? » Je grimace un visage peu convaincant. Oh allez, faites au moins semblant de me croire ! « Post-ovulation ? » Ils se mettent à rire, et je soupire. Je termine mon verre et me relève. « Bon, je vais me recoucher. » J’aimerais essayer de dormir un peu, je suis exténuée et ça se voit à mon visage. Je deviens moche… trop moche pour sortir. Je leur envoie un bisou de ma main, je dépose le verre sur la table de la cuisine, et je retourne dans ma chambre. Là, je me laisse tomber sur mon lit et je fixe le plafond. Pourrais-je enfin dormir ? Je ferme les yeux un instant… quand mon téléphone se met à sonner. Instantanément je me redresse, je tombe de mon lit, je m’étale par terre, et je courre à quatre pattes jusqu’à ma table de nuit où j’attrape mon téléphone. « – Allô ? – Hé Leeloo, salut, tu vas bien ? – Oh Jasper… – Tu t’attendais à qui ? Nemo ? – Quoi ? Non, pas du tout ! Tu vas bien ? – Ahah, ouais, change donc de sujet. Ça va. En fait j’ai besoin de ton aide. – De mon aide ? Et pourquoi moi ? – J’ai besoin d’un avis féminin. – Beh, et Ellen ? – Justement ça la concerne, c’est une surprise, elle ne doit pas savoir. Tu veux bien m’aider ? – Euh… oui, dis moi. – Il faut que tu viennes à la maison. – Quoi ? Chez toi ? – Non, non chez Dark Vador. – Très drôle. Et par téléphone, c’pas possible ? – Non, non, c’est d’un avis visuel dont j’ai besoin. – Mais hm, est-ce que… – Nemo n’est pas là. – … C’est pas du tout ce que j’allais demander. – C’est ça. Bon tu viens ? – Pff… d’accord. Mais pas tout de suite. Je suis en pyjama là, j’dois m’habiller… – Ahahah ! Pas de problème, préviens-moi quand tu pars. La porte sera ouverte, pas besoin de toquer, tu rentres. Tu connais la maison. – D’accord. – Bye Leel’ ! » Je repose le téléphone sur la table de nuit et le fixe quelques instants. Il m’a dit que Nemo ne serait pas là. En fait… c’est comme d’habitude. Nemo n’est jamais là ! J’hausse les épaules, bon à la douche. Une fois celle-ci terminée, j’enfile mon peignoir de bain et retourne dans ma chambre. J’opte pour une paire de jeans clair, très simple (mais qui en passant me fait de trop belles fesses, c’est pour ça que je l’ai acheté, bref) et avec ça un débardeur. Et par-dessus, un pull… mais quel pull ? J’ouvre un tiroir et… c’est quoi ça ? J’en sors un pull noir, dix fois trop grand pour moi. Argh, c’est à Nemo ! Je le balance à travers ma chambre comme si c’était le mal. Je me re-concentre dans ma recherche, et finalement je trouve un pull clair qui ira très bien avec mes talons. Bon, je suis habillée, je me sèche les cheveux que je coiffe cette fois-ci, pas comme tout à l’heure. Je me regarde dans le miroir… « Ohlala… » j’ai vraiment une sale tête ! Bon je ne vais pas dans un grand public, mais si je débarque devant Jasper avec cette tête, il va croire à un vampire. Les cheveux roux, la peau très blanche… je fais peur à voir ! Hop, je choppe ma trousse à maquillage et me redonne un peu de constance. Voilà… c’est déjà mieux avec de l’anticerne, un fond de teint et du mascara. J’ai moins une tête de folle alliée. Mais je fais quand même peur… ça se voit que je suis fatiguée. Je me retourne et mon regard s’arrête sur le pull de Nemo que je viens de balancer. Le pull que je lui avais piqué alors qu’il m’avait interdit de le faire. Il disait que c’était son pull préféré. Et moi je lui ai volé pour l’emmerder d’abord. Et après je l’ai gardé pour dormir avec. Même que quand il venait à la maison, je le planquais pour ne pas qu’il le retrouve. Je baisse la tête et me passe une main dans les cheveux. Je ne peux m’empêcher de l’imaginer dans ce pull… Je dois m’en débarrasser ! Je tourne la tête à gauche, à droite, de tous les côtés. Je veux oublier Nemo ! Je veux l’oublier il m’empêche de vivre ! Il m’empêche de dormir, j’ai perdu tout appétit par sa faute, il… il est… il me tue ! DES CISEAUX ! Je les attrape et les fais cliquer plusieurs fois. Puis je m’empare de son pull. Voyons voir, qu’allons-nous faire de ton pull préféré Nemo ? Je plante le ciseau dedans et je m’acharne dessus pour le faire descendre le long du pull et faire un trou dedans. Puis je lâche les ciseaux par terre et je tente de déchirer son pull en lambeaux, je pousse des cris bizarres avec l’effort, et finalement j’y arrive ! Il ne ressemble plus à rien ! Je le regarde fièrement, en le tendant devant moi. Ahah Nemo, ton pull préféré ! Ton pull préféré. Son pull préféré… oh non mince son pull préféré ! Mais qu’est-ce que j’ai fait ? « Non, non, non ! » Je le pose à plat et rejoins les morceaux de tissus entre eux. « Noon… » Je prends du scotch mais ça ne tient pas. « Noon… » Je sens une larme rouler sur ma joue. J’attrape son reste de pull et enfouis mon visage dedans en pleurnichant. « Je suis désolée… » Je parle au pull maintenant… Je me relève en reniflant, je dois me calmer. Aah, mon mascara commence à couler, je vais faire très peur ! Je me mets une claque mentale. Tout ça c’est à cause de lui, c’est de sa faute si je deviens folle, c’est de sa faute si je pleurs, c’est de sa faute si mon mascara coule ! J’attrape un sac dans lequel je fourre son restant de pull, je vais prendre sa serviette de l’autre jour et hop dans le sac ! Je fais le tour de ma chambre, y a bien d’autres trucs à lui, non ? Là ! Trois DVDs de Tim Burton, c’est à lui. Aller, dans le sac ! Le nounours violet là, c’est lui qui l’a laissé là. Non il me l’a offert ! Enfin bref, ça vient de lui, pareil dans le sac ! Là les bracelets, pareillement, dans le sac, en vrac, je m’en fiche ! Oh là, le médiator qu’il a accroché à une ficelle en cuir pour m’en faire un bracelet… Je le retourne entre mes doigts avec nostalgie. Tu me fais du mal Nemo, j’ai besoin de changer de cap ! J’ai beau aller vers toi, tu me fuis toujours. Et puis là… non c’est trop ! Je le jette dans le sac aussi ! J’ouvre mes tiroirs jusqu’à tomber sur un bonnet gris à lui. Encore une fois je lui avais piqué… Je le mets dans le sac. Je me poste au milieu de ma chambre et jette un dernier coup d’œil. Mon regard s’arrête sur cette bouteille que je garde précieusement en vitrine… ma bouteille de jus de pomme sur lequel il m’avait écrit un petit mot. Je la prends entre mes mains et la regarde en reniflant. Je bats des paupières pour ne pas pleurer. TOUT doit partir ! Je la glisse aussi dans le sac. Je m’arrête devant le miroir, bon ça va, je n’ai pas une gueule de panda. J’attrape ma veste, le sac et je vais dans l’entrée pour mettre mes chaussures. « Je sors ! » Pas le temps d’expliquer aux parents. Je me saisis de mes clés, et me voilà partie. La maison des Parker n’étant pas très loin, à deux ou trois rues de là, j’y vais à pieds. Brr, il fait frais ce soir. Bon j’accélère le pas pour ne pas prendre froid. Environ un quart d’heure plus tard, me voilà devant chez eux. Y a la voiture de Nemo… Jasper a dit qu’il ne serait pas là ! Il n’est peut être pas là après tout ? La preuve, je n’ai pas pris ma voiture. Zadig ou Woody ont dû passer le prendre. Ou alors il est partit voir cette pétasse de Dorice… Aah ! Je cogne rageusement un caillou qui traine devant moi en pensant à ça. Ce n’est rien Leeloo, il fait bien ce qu’il veut. De toute manière, tu as prévu de le virer de ta vie. Il ne t’apporte que des problèmes. C’est vrai, s’il était vraiment mon meilleur ami, déjà il ne m’aurait pas évité de la sorte. Et puis surtout il ne m’aurait pas embrassé comme ça ! Non, rien que d’y repenser, j’en ai mal au ventre. Et puis il ne m’aurait pas abandonné comme il l’a fait. Je regarde la maison et j’ai un mouvement d’hésitation, et s’il était rentré plus tôt que prévu ? Je souffle. Non Jasper m’a dit que non. Je prends une grande inspiration en fermant les yeux, tout va bien Leeloo, tout va bien ! J’ouvre la porte et me glisse prudemment à l’intérieur. « Ouhouh ? » Pas de réponses. D’ailleurs je n’entends rien actuellement. Je referme la porte derrière moi, et j’avance en regardant au plus loin si l’un des garçons surgit, ou même leur père… qui ne semble pas là non plus. Bon, je présume que… « AIE ! » Merde je viens de me payer le coin de la table. Ça fait maaaaaaaal !!!!!!!! Je me frotte la jambe en pestant mais surtout en me retenant de ne pas crier. Bon, soyons forte, ça va passer. J’imagine que Jasper est là haut ? En tout cas, personne dans la cuisine. Je monte les escaliers doucement – en plus j’ai mal bordel de jgtijhlhyj – et j’arrive vite sur le palier. Je me risque à jeter un coup d’œil dans la chambre de Nemo qui est grande ouverte. Il n’y a personne. Waow le bordel… enfin je peux dire ça, ma chambre n’est pas non plus une photographie de magasine de déco. Je souffle doucement et me retourne et bam ! WOW… « Nemo ? » Waow mon cœur vient de s’emballer ! Pourquoi est-ce qu’il s’emballe ? AAH ! Est-ce qu’il est… nu ? MAIS POURQUOI EST-CE QU’IL EST NU ??? Je le fixe sans bouger. En fait je n’ose pas bouger. Si je bouge je vais faire une connerie. Mon dieu, de le voir ainsi me ramène directement à la piscine. Je me mords la lèvre inférieure en le regardant. Hé non, Leeloo ! Je tourne la tête. Où est Jasper ? Salopiaud ! Je regarde de nouveau Nemo. C’est moi ou il fait très chaud chez eux ? Il est encore mouillé… j’ai vraiment très chaud là. Reprends-toi voyons ! « Qu’est-ce que tu fais là ? » En même temps c’est chez lui… Bon déjà Leeloo, enlève tes mains de son torse. Tu t’es cognée à lui mais ce n’est pas une raison pour rester ainsi. Je recule d’un pas et… je me prends les pieds dans le sac que je viens de lâcher en heurtant Nemo de plein fouet. « AAH ! » Bam, je me retrouve sur les fesses, sous les yeux de Nemo. Je ne peux m’empêcher de balader mon regard sur son corps. Je tourne les yeux, merde je suis encore en train de me mordiller la lèvre. Je me relève et rattrape mon sac. Nemo passe devant moi et entre dans sa chambre. Non mais il croit que ce sera tout ? En plus j’ai des trucs à lui rendre ! « Pas si vite ! » Il se retourne surpris. « J’ai des trucs à te rendre ! » Et non je ne peux pas attendre. Plus vite ce sera fait, mieux ce sera. Il doit se demander pourquoi je tiens tant à les lui donner maintenant, mais ce ne sont pas des simples objets. Il le comprendra en les voyants. « Ton pull déjà. Il a eu un petit accident… » Je l’ai un peu charcuté, oui. « Et ça ! » J’attrape son bonnet que je lui balance à la figure, ainsi que les bracelets. Et celui avec le médiator. Et la peluche, sa serviette. Il ne comprend rien, je le vois à son visage. « Tes DVDs ! » J’hésite à les jeter… il est capable de me tuer. Il aime tellement Burton. Je roule des yeux et fais un pas en avant pour les lui mettre en main. Vite que j’en finisse et que je sorte de sa chambre. Je n’en peux plus de le voir avec sa seule serviette autour de la taille. J’ai chaud. J’ai envie d’enlever ma veste, mais il va me prendre pour une folle à me dessaper comme ça, sans raison. J’attrape le dernier objet, la bouteille. Je la jette sur lui, il se la prend sur le torse. Heureusement qu’elle est en plastique ! « Garde toi tout ça, j’en veux plus ! » Je le fixe quelques instants, les sourcils froncés, je veux paraitre le plus convaincante possible. Parce qu’au fond de moi, j’ai juste envie de lui sauter dans les bras. Puis je me retourne pour sortir pile au moment où la porte se referme sous mon nez. Quoi ? Et là j’entends un cliquetis. QUOI ? J’essaye d’ouvrir, je secoue la poignée, mais rien… c’est fermé à clé. Oh bordel c’est fermé à clé ! Et la seule personne présente dans la maison pour nous enfermer c’est… « JASPER !!! » Je tape sur la porte comme une folle. « OOOOUUUUUVRE !!!! » Je cogne la porte de mes deux poings, mais rien n’y fait. Je l’entends même rire derrière la porte. Je me retourne comme une furie. « T’as bien une clé ! Ouvre cette porte ! Et dépêche-toi avant que je… » Te saute dessus ? Ah non c’est pas bon ça, pas bon du tout. « … que je te tue de mes propres mains ! » Ouais c’est plus crédible ça déjà ! Non mais moi lui sauter dessus ? Pff… n’importe quoi. De toute manière, j’ai décidé de le virer de ma vie pour ma santé mentale. Donc si je lui saute dessus, ce sera pour le tuer. Voilà.

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . « J’ai des trucs à te rendre ! » Il reste imperturbable pendant que je lui balance salement tous ses objets. Il les regarde, me regarde, mais ne bouge pas. Il tient son pull entre ses mains et ne semble pas comprendre ce qui a bien pu se produire pour qu’il se retrouve dans cet état là. Quand je vois ce que j’en ai fait, j’ai presque envie de m’effondrer… Mais j’ai toujours été comme ça. Je m’énerve, je pète un câble, je casse quelque chose, je le regarde, je craque, je m’effondre, et je pleure. Et là je repense à maman… elle m’a dit tout à l’heure que depuis quelques jours, je piquais très facilement des crises d’hystéries. La vérité, c’est que ce n’est pas depuis quelques jours. C’est depuis exactement trois jours. Depuis que Nemo m’a embrassé comme jamais il ne l’avait fait auparavant, et qu’il m’a abandonné en ayant l’air d’avoir pris conscience de sa connerie. En fait, je suis une connerie pour lui… AAH, ça m’énerve encore plus ! Il regarde ses objets autour de lui sans savoir ce que tout ça signifie. Je vois à son regard qu’il est perdu. Mais je m’en fous ! J’ai besoin de me purifier. Et la seule méthode que j’ai trouvé, c’est de virer Nemo de ma vie. Je prends la bouteille entre mes mains. Je crois que de tous, c’est l’objet auquel je tiens le plus. C’est celui que Nemo m’a offert quand je suis sortie de cure. C’est peut être tout con, une simple bouteille de jus de pomme… mais j’y tiens, plus que tout. Ça peut paraître beaucoup, mais pour moi c’est beaucoup. « Garde toi tout ça, j’en veux plus ! » Il se prend la bouteille sur son torse. Mon dieu, il faut que j’arrête de le regarder. Je me retourne, prête à partir. En plus, Jasper m’avait demandé de venir l’aider pour un truc. Sauf que là, la porte se claque sous mon nez. Impossible de rouvrir. Et j’entends Jasper qui se marre derrière. Oh putain ! « JASPER !!! » Il faut que je sorte de là ! Comment veulent-ils que je tire un trait sur Nemo si je reste coincé dans la même pièce que lui. En plus il est… il n’est même pas habillé. Je ferme les yeux quelques secondes. Tout va bien aller, c’est juste une blague, Jasper va rouvrir cette fichue porte en criant poisson d’avril. Je frappe la porte de mes poings. « OOOOUUUUUVRE !!!! » Il continue de rire, je l’entends. Je me penche et regarde par la serrure, bordel on voit rien. AARGH !! Je me retourne vers Nemo qui n’a toujours pas bougé. Il attend quoi au juste ? « T’as bien une clé ! Ouvre cette porte ! Et dépêche-toi avant que je… que je te tue de mes propres mains ! » Ouais c’est radical. Mais si je le tue, déjà il ne me fera plus souffrir. Et puis, il arrêtera de me tenter avec ses lèvres… et son corps. Je secoue la tête. Le tuer Leeloo, c’est ça le plan, le tuer ! L’exterminer ! Le décimer ! L’éliminer ! Héhé, comme dans Dr Who. Ah enfin il bouge, il recule. Quoi, je suis si repoussante que ça ? C’est pour ça qu’il m’a lâchement abandonné ? L’autre jour je me suis effondrée dans les bras de Sid, mais aujourd’hui j’ai toute ma rancœur qui ressort quand je le vois. Qu’est-ce que c’est ? Son téléphone, super. Ah oui il préfère même s’occuper de son téléphone que de moi. L’enfoiré ! « Je vais le tuer ! » Ouais moi aussi j’vais te tuer ! J’attrape l’une de ses chaussures qui traine par terre et je la lance sur sa tête. Il se baisse quand il reçoit le choc et se tourne vers moi avec des éclairs dans les yeux. Oh mon téléphone ! Je le sors de ma poche et lis le message de… Jasper. « Passez une bonne soirée les amoureux, vous avez des choses à vous dire il me semble ! » HAN ?! J’ouvre grand les yeux de stupéfaction et… wow je me sens rougir un peu. Quelle horreur, qu’est-ce qu’ils sont allés s’imaginer ? Pourquoi tout le monde semble croire que nous sommes amoureux ? C’est totalement faux ! Déjà d’une, Nemo préfère les blondes moches et répugnantes comme sa Dorice de merde ! Ensuite c’est un connard fini qui embrasse incroyablement bien et qui ensuite abandonne comme une vieille chaussette. Et pour terminer, je ne suis pas amoureuse de lui ! Je regarde Nemo et j’hésite très franchement à lui balancer sa deuxième chaussure. Oh et puis zut, il le mérit ! Je l’attrape et la balance de toutes mes forces ! Merde ! Il l’a évité. Quel chieur ! « Avant de me tuer, tu peux m’expliquer tout ça ? » Il me désigne les objets que je viens de lui rendre. Mon regard se stoppe sur la bouteille de jus de pomme. Arrête de la regarder Leeloo, tu es faible et si tu continues tu vas vouloir la récupérer. Et le bracelet-médiator là… Non arrête ! Je le regarde, les sourcils froncés, même que je gonfle un peu les joues. Ouais je vais avoir l’air d’un hamster. C’est inexplicable, mais quand je m’énerve j’ai tendance à gonfler des joues. On s’est souvent foutu de moi à ce sujet. Surtout les garçons, et spécialement Woody. Mais lui c’est normal, on se chamaille tout le temps. Je croise les bras et tourne la tête. « Je me débarrasse de toi ! » Je me mords la joue. De le dire ça prend une toute autre ampleur… j’ai mal au ventre, c’est normal ? J’ai envie de pleurer. Baah, mais j’suis trop émotive en ce moment. Regarde ce que tu me fais Nemo, tu es en train de me tuer ! « Pardon ? Et je peux savoir ce que je t’ai encore fait pour que tu me vires carrément de ta vie ? Mieux pour que tu en viennes à me tuer ? » Il me fixe en fronçant les sourcils. Et moi ? J’ouvre grand les yeux et la bouche. Quoi ? Parce qu’en plus il l’ignore ? Oh le con ! « Tu sais pas ? Tu vas me faire croire que tu l’ignores ? » J’hausse le ton, c’est plus fort que moi, il m’énerve ! Putain et Jasper doit bien se marrer à nous écouter nous engueuler. Celui-là… je jure qu’il a signé son arrêt de mort ! J’vais me faire une brochette de Parker moi ce soir ! Je lève les bras et les laisse retomber en levant les yeux au ciel. « Mais ma parole t’es trop con !!! T’es tellement con que tu comprends rien, RIEN DE RIEN !! Ce que tu m’as fait ? Crétin !!! Tu veux plus me voir, tu te sauves, tu m’évites, tu fais tout pour ne PAS CROISER MON CHEMIN !! Et puis là, quand on se revoit, tu oses m’em… m’embrasser comme tu l’as fait ?! » Je bug sur le mot embrasser. Parce qu’en parler avec Nemo, c’est encore plus bizarre que d’y repenser. Je sens les larmes qui me montent aux yeux. Des larmes de colère. « ON EMBRASSE PAS QUELQU’UN COMME ÇA POUR SE BARRER ENSUITE SANS UN MOT !!!!!!!!!! ET ENCORE MOINS SA MEILLEURE AMIE !!! » Je hurle dans tous les sens et il se retourne. IL SE RETOURNE ?? « Putain t’as pas le droit de faire ça ! » Oh non c’est trop ! Il me dit ça d’une telle froideur. Et lui il a le droit par contre de se jouer de moi ? « Parce que toi t’as le droit de me faire souffrir ??? » Je pose mes mains sur mon front et lève les yeux pour refouler mes larmes. « Je veux plus de toi dans ma vie Nemo. » C’est tellement dur de le dire. Je n’arrive même pas à le penser. J’ai envie de pleurer. « Tu me fais souffrir. Par ton absence, par ta façon de m’éviter. Tu m’embrasses comme… comme jamais personne ne m’avait embrassé, et tu t’en vas en t’excusant ? T’as pensé une seconde à ce que je pouvais ressentir ? » A ce que je pouvais ressentir… et qu’est-ce que je ressens ? C’est étrange de parler de ressentiment. De sentiments ? Est-ce que j’aurais des sentiments pour mon meilleur ami ? Non ! Mais son baiser à éveillé quelque chose en moi… je ne saurais dire quoi. Mais depuis ce jour là, je n’arrive plus à être moi. Je ne fais que penser à lui, tout le temps. Je ne mange plus parce que je pense trop à lui. Chaque fois que je vois quelque chose, ça me rappelle Nemo. Et je ne dors plus, chaque fois que je ferme les yeux, je vois son visage. Il me rend dingue, complètement dingue ! « Je veux plus…/ » « Mais merde ! Putain c’est quoi c’délire, tu me vires de ta vie comme ça ? A cause de la dernière fois ? Putain mais non, j’suis pas d’accord ! J’ai besoin de toi moi ! Alors non tu me vires pas de ta vie ! J’veux pas ! Et je m’en fous que mon avis t’importes ! C’est comme ça ! MERDE ! Tu m’écoutes quand j’te cause ? Leeloo t’es la plus belle chose qui me soit arrivée dans ma vie ! Tu veux que je crève ou quoi ? J’étais déjà malade pendant trois jours de pas avoir de tes nouvelles et là tu déboules pour me dire que tu te débarrasses de moi ! C’est du grand délire ! » Je reste bouchée-bée devant ce qu’il vient de me dire. Oh merde, je sens une larme rouler sur ma joue. Merde ce con arrive à me faire pleurer. Il arrive toujours à me faire pleurer… je le déteste ! Non c’est même pas vrai… Je ME déteste, de ne pas réussir à le détester malgré ce qu’il me fait subir. En plus, il me tourne toujours le dos. J’essuie une larme du revers de ma main. « Je peux pas… j’arrive plus à supporter ça. Ton ignorance. Ça me tue. Je souffre à cause de toi. Nemo ? Tu m’écoutes. Regarde-moi quand je te parle. Tu vois c’est de ça que je parle. Tu m’ignores, tu… tu penses qu’à toi ! Tu veux que je reste juste pour que tu ailles bien. Parce que tu t’intéresses qu’à toi et que… » Je recommence à m’énerver et puis il ne me regarde pas, ça m’énerve ! « Regarde-moi merde ! PUTAIN NEMO !!! » Trop c’est trop ! Je m’élance en avant et lui attrape l’épaule, pour qu’il me fasse face. « T’es qu’un chieur ! » Je le frappe à l’épaule. « J’ai passé trois jours à pas manger ni dormir tellement tu m’as bouleversé ! Et puis, de quoi tu te plains que je ne t’appelais plus ? C’EST TOI QUI M’AS DIT QUE TU AVAIS BESOIN DE RESPIRER !!!! » Je le frappe sur le torse. Et cette fois-ci, ce ne sont pas des petits coups comme à la piscine quand j’étais épuisée. Là je suis tellement énervée que je sais que j’arrive à lui faire mal. Un peu. Merde, il ne doit pas voir que je pleure. Je m’éloigne de lui et me retourne, m’essuyant les yeux en évitant d’étaler le mascara. Je ne veux pas ressembler à un panda. « Je veux… j’ai besoin d’être heureuse. Et tu ne m’apportes plus ce bonheur. Tout ce que tu arrives à faire, c’est de me mettre les nerfs en boule. Tu me pousses à bout, tu me fais devenir folle. Ouais j’deviens folle à cause de toi ! Tu me pousses tellement à bout que je finis par en pleurer. Et tu sais que j’aime pas pleurer ! Je me sens idiote à chaque fois ! T’ES QU’UN FOUTEUR DE MERDE !! » Je me retourne vers lui en hurlant tout ce que je peux. Et puis… j’ai craqué, la preuve qu’il me pousse à bout. J’ai couru vers lui et je lui ai sauté dessus, le faisant tomber sur son lit, me retrouvant à califourchon sur Nemo. Et je l’ai frappé de toutes mes forces ! Sur son torse, ses bras, ses épaules et même sa tête. Il a essayé de m’attraper les mains, mais j’ai réussi à le taper encore. J’ai besoin d’évacuer toute ma frustration, ma colère. Et puis, je ne sais pas comment il a fait, mais il m’a chopé les bras et a retourné la situation. Il s’est retrouvé au dessus de moi. Je me suis mise à hurler, sans cesser de le taper, m’agitant dans tous les sens. « LEELOO STOP !! » « NOOOON !!!! TU ME FAIS CHIER !!! JE VEUX PLUS TE VOIR !!! PLUS JAMAIS !! JE VEUX PLUS… HAN ! » Il vient de me gifler ! Est-ce qu’il vient vraiment de me gifler ? Oh mon dieu… c’est là que je prends conscience de… de tout ça… de lui… à quatre pattes… au dessus de moi, ses bras de chaque côté de mon visage… et ses lèvres tout près des miennes… et puis il est toujours juste dans sa serviette… arrête de balader ton regard sur son corps Leeloo, arrête ça. Je replonge mon regard dans ses yeux… c’est pas bon, j’aurais pas dû faire ça… et pourquoi est-ce qu’il me fait cet effet là ? Depuis l’autre jour, je n’ai envie que d’une chose : re-goûter à ses lèvres. Non je ne dois pas ! Ce n’est pas bien… pas bien du tout… Je remonte mes mains vers son visage et il a un mouvement de recul, ce qui me fait stopper tout mouvement. Je ne veux pas te frapper… Je pose mes mains sur ses joues, fais glisser mon pouce sur ses lèvres, et je me redresse un peu pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. Cet infime contact suffit à me faire frissonner. Je le regarde, va-t-il encore me fuir ? Je glisse ma main derrière sa tête pour le rapprocher de moi. Et je capture ses lèvres en fermant les yeux, l’attirant contre moi. Je n’ai plus envie de me battre avec lui. Je suis épuisée… j’ai envie de me blottir dans ses bras. J’ai envie de l’embrasser comme la dernière fois. J’ai envie de l’avoir juste pour moi. Même si ça doit être la dernière fois…

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . Je fais glisser mes mains dans les cheveux de Nemo et l'attire à moi. Après tout ce que je viens de lui dire, mon attitude n'a aucun sens. J'ai dit des choses horribles. J'ai vu son regard changer, il semblait blessé. Et surtout, ses larmes ne m'ont pas échappé. Malgré tout, il y a bien des choses que je pensais... Non je ne veux pas le virer de ma vie. Je ne pourrais pas, je ne le voudrais jamais, j'en mourrais s'il devait disparaitre de ma vie. J'ai besoin de lui. Il me maintient en vie. Il me fait sourire, et sans même le savoir. Tout ce qu'il dit me fait rire. J'aime me blottir dans ses bras. J'ai besoin de lui plus que quiconque. Il a pris une place trop importante dans mon cœur, et maintenant je n'arriverais jamais à l'en faire sortir. Je pose mes lèvres contre les siennes en fermant les yeux. Depuis qu'il m'a embrassé, je n'arrive à penser à rien d'autre qu'à lui, à ses lèvres, à ses baisers, à ses mains sur mon corps... Je n'avais jamais songé à ça, à lui comme ça. Mais je crois... je ne sais pas... Quand il est là, je n'arrive même plus à réfléchir. Contente-toi de m'embrasser Nemo. Ses mains emprisonnent mon visage. Il se pose sur moi, épousant mon corps. Des frissons me parcourent de partout. Je tremble sous ses baisers. Je n’arrive plus à penser, il me fait perdre tous mes moyens. Pourquoi suis-je venue déjà ? J’ai perdu toute notion de bon sens quand je l’ai vu surgir dans le couloir. L’une de ses mains glisse le long de mon corps. Je frissonne. Et son corps qui ondule sur le mien. Je lui mords légèrement la lèvre, mes mains se posent sur ses joues. Qu’est-ce qu’il m’a manqué durant ces trois jours ! Jamais, oh non jamais il n’aurait dû me faire goûter à ses lèvres, je ne vais plus jamais pouvoir m’en passer. Je sens sa main qui glisse sous mon tee-shirt. J’ai chaud, je tremble… Que fait-il ? « Non non… non on peut pas ! C’est mal ! Non non… » Il s’est reculé et poses ses mains sur sa tête, l’air complètement perturbé. « Tais-toi… » Ma voix est presque un murmure. J’attrape son visage et l’attire de nouveau à moi, je ne veux pas qu’il s’éloigne. J’ai trop peur qu’il prenne mes mots pour ce que je veux vraiment, je ne veux pas qu’il parte. Je veux garder ma bouteille, je veux garder tes bracelets, et la peluche, je veux te piquer un autre pull que cette fois-ci je ne déchirerais pas. Je veux que tu restes là, je te veux près de moi, je te veux… J’enlace mes jambes aux siennes, je caresse son dos de mes doigts, mon autre main se glisse dans ses cheveux, mes lèvres ne quittent pas les siennes, je frissonne sous ses caresses… ses mains se glissent sous mes vêtements… Il se redresse. « Non je peux pas ! C’est pas possible ! Mais arrête ! » Je me redresse sans comprendre. Qu’est-ce qu’il t’arrive Nemo ? C’est de ma faute c’est ça ? Je baisse la tête, il ne veut pas de moi… il ne m’aime pas. Il m’a simplement embrassé comme il embrasserait n’importe quelle fille… il s’est juste comporter comme un mec à qui on offre la possibilité de s’envoyer en l’air. Il ne m’aime pas… cette simple pensée me déchire le cœur. « Je… je peux pas… C’est pas que je veux pas… ou peut pas… ! Je ne dois pas ! Après tu vas m’en vouloir ! » Je le regarde en secouant la tête, mais il ne pose même pas un regard sur moi. Au lieu de ça, il s’explose la main sur le mur. Et moi je sursaute. Je n’ai pas l’habitude de le voir s’énerver ainsi. Même quand je le pousse à bout en hurlant, en le frappant ou que sais-je encore, il fait preuve d’un incroyable self-control. Je ne le comprends plus… « Putain je suis trop con ! Mais qu’est-ce qui ne va pas avec moi ! » J’ai envie de le prendre dans mes bras, de le calmer, de lui dire que tout va bien, que rien ne cloche avec lui… Mais au lieu de ça, je reste bloquée, le fixant sans comprendre… Je ne peux pas l’aider quand j’ignore quel mal le ronge. Et ça me tue, oui ça me fait mal de le voir souffrir ainsi. Je pose ma main sur son bras, mais il me fait encore sursauter avec ses réactions soudaines, et comme une idiote je me recule. « Tu comprends pas que j’ai ENVIE DE TOI ! C’EST MAL LEELOO ! JE SUIS PAS CENSÉ AVOIR ENVIE DE TOI ! T’es ma meilleure amie ! Je ne suis pas censé me jeter sur toi, t’embrasser ainsi ! Pourquoi tu crois que je t’ignore depuis une semaine ? » Ses paroles me font l’effet d’une bombe, d’un choc, d’un je ne sais quoi qui me retourne, qui me coupe la respiration, qui me laisse bouche-bée, le fixant sans rien dire, la respiration haletante… « Parce que j’ai envie de toi ! J’ai ce sentiment au fond de moi ! Je te désire, je te veux ! Je ne pense qu’à toi ! Alors ne me dis pas que je me soucis pas de toi ! JE FAIS QUE ÇA ! Je… » Je n’ai toujours pas bougé. Ma main arrêtée à quelques centimètres de ma bouche, je continue de le regarder. Mais… je ne sais pas… ce qu’il me dit me bouleverse. Mais je me sens triste de le voir dans un tel état. Il souffre, ça me fait mal. « Nemo… » J’arrive enfin à articuler son prénom. Mais c’est tout, ma voix se perd. J’aimerais qu’il se calme, qu’il reprenne son souffle, qu’il arrête de se rendre malade. « Leeloo tu comprends pas que je deviens fou ! J’ai besoin de toi dans ma vie… Je ne supporte pas l’idée de te faire souffrir ! Je me déteste de t’ignorer ou te laisser dans l’ignorance mais, je me déteste d’avoir envie de toi alors que… toi tu veux pas de moi ! Je suis ton meilleur ami et je suis censé t’apporter de la joie, au lieu de ça je te vois différemment ! Je suis jaloux… colérique… mauvais… je mange plus, je dors plus, je suis frustré sexuellement ! TOUT ÇA PARCE QUE JE PENSE À TOI ! J’arrive pas à te sortir de la tête ! Dis pas que je m’en fous de ce que tu ressens car c’est faux ! Combien de fois, j’ai eu envie de composer ton numéro et de te dire tout ça ! Seulement c’est mal ! Je ne dois pas ressentir ça pour toi ! Je peux pas ! J’ai pas le droit… » Waow… je me mords la lèvre. « Nemo arrête… » Il me regarde avec ses yeux si tristes, cet air dévasté sur son visage. Mon estomac se retourne. Ne souffre pas s’il te plait, quand tu souffres, je souffre avec toi. J’ai mal de te savoir triste, je ne le supporte pas. Il se laisse tomber sur le bord de son lit et met sa tête entre ses mains. Je cligne plusieurs fois des yeux, je sens les larmes qui reviennent. « Vas y déteste-moi…tue-moi si tu le veux mais, je ne cesserais jamais de t’aimer… » De m’ai… ? Je pose ma main contre ma bouche, étouffant une exclamation. Une larme coule le long de ma joue. Je m’approche de lui et pose doucement ma main sur sa joue, pour lui faire tourner le visage vers moi. J’affiche un petit sourire. Je suis trop émue pour dire quoi que ce soit. Trop retournée, trop chamboulée par tout ce que je viens d’apprendre. Pourquoi ne me l’a-t-il jamais dit ? Pourquoi a-t-il tant attendu ? Pourquoi nous avoir fait souffrir tous les deux ? Je pensais qu’il me détestait… j’en devenais malade de désespoir… Et je n’ai jamais su que j’étais à l’origine de son mal-être. Je pose délicatement mes lèvres sur les siennes. Son regard me trouble. Je fais glisser mon pouce près de son œil, essuyant une larme. J’aimerais pouvoir lui dire quelque chose, mais aucun mot ne me vient, aucun son ne sort de ma bouche. J’attrape doucement ses joues avec mes mains et je l’embrasse à nouveau. Délicatement, du bout des lèvres, sans me presser. Souris Nemo, j’aime ton sourire. Je n’aime pas te voir tout triste. Il ne bouge pas, j’attrape sa main et lie mes doigts aux siens. « Nemo… » Il me regarde mais il semble toujours triste. Et puis d’un coup il dégage sa main et se lève, sans me regarder. « Reviens. » Il secoue la tête. Il m’énerve à se défiler. Reviens là, je veux te parler, je veux voir ton regard… Je me lève et arrive derrière lui, passant mes bras autour de sa taille, posant mon visage contre son dos. Je ferme les yeux et reste ainsi quelques instants. « Je ne t’en veux pas. » Je l’entends soupirer. « Pourquoi ne me l’as-tu jamais dit ? » Encore une fois il se dégage de mon étreinte. Je dois faire quelque chose, pour qu’il me regarde, pour qu’il retrouve son beau sourire qui m’a toujours fait fondre. Trouve un truc Leeloo et vite, j’ai mal de le voir ainsi. Inconsciemment mon regard se balade sur son corps. La serviette est encore là ? C’est une serviette jedi, une warrior ! Elle survit à autant de remue-ménage ? Je veux la même ! « Tu me prêtes ta serviette ? » Il se retourne, étonné. Tu ne pourras pas résister à mon sourire mutin Nemo. Je m’approche dangereusement de lui en me délectant du spectacle qu’il m’offre. Je pose doucement mes mains sur ses épaules et les fait glisser lentement le long de son torse. Je me colle à lui, approche mon visage du sien, nos lèvres se touchent presque, je souris et l’embrasse au coin des lèvres. Mon vendre fait un bond. Je me retiens de ne pas lui sauter au cou et de l’embrasser, de le jeter sur son lit et de… hm, calmons-nous. Je pose mes mains sur son ventre, mon petit sourire n’a pas quitté mon visage, je sens la respiration haletante de Nemo. J’ai du mal, énormément de mal à me retenir de ne pas l’embrasser. J’en ai envie… s’il savait. Je reprends la descente de mes mains, lentement, sans quitter Nemo des yeux. Je l’embrasse à nouveau au coin des lèvres. Mon ventre papillonne. Je m’arrête à la limite de la serviette, Nemo ferme les yeux un instant. Je pose une main derrière sa tête et plaque mes lèvres contre les siennes. Ce simple baiser me faire perdre mes moyens, mais je ne dois pas oublier mon objectif. Je romps notre baiser à contrecœur. Et puis… je lui arrache sa serviette et recule de plusieurs pas. Elle est restée là trop longtemps cette serviette, elle ne me plait pas. « Je te laisse choisir, c’est elle ou moi. » Je désigne la serviette que je tiens d’une main en souriant. Toujours ce petit sourire aguicheur. Aller bouge-toi Nemo, choisis-moi. Je veux que tu m’embrasses comme tu l’as fait à la piscine, comme tu le faisais tout à l’heure. Je lâche la serviette par terre sans quitter Nemo des yeux. Il fait une chaleur d’enfer dans cette chambre… j’ai déjà dormi ici, mais je n’avais pas tant de couches de vêtements. Nemo était plus habillé aussi. Bon d’accord… les fois où on dort ensembles il ne porte qu’un boxer. Et moi l’un de ses tee-shirt, mais tout de même. Je n’avais jamais ressentit cette chaleur torride. Et Nemo me rend toute chose ce soir. J’enlève ma veste et la laisse tomber par terre. Aller Nemo, réagis. Je vire mes bottines et les envoie valdinguer plus loin. Je fais un pas en avant tout en enlevant mon pull, que je laisse aussi tomber au sol. « Nemo… ? » Je continue de sourire. Bouge-toi Nemo, qu’attends-tu ? Embrasse-moi !

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . « Je te laisse choisir, c’est elle ou moi. » Je ne quitte pas Nemo des yeux. Il est légèrement penché en avant, se cachant avec ses mains. Et il ne comprend absolument pas la situation. Il me regarde, il regarde la serviette. Pourquoi lorsqu’on lui demande de passer à l’action, il ne réagit plus ? Quel crétin… Je lève légèrement les yeux au ciel, il faut tout faire soi-même. Je commence à me dévêtir de ma veste, de mes chaussures et de mon pull. J’arbore toujours ce petit sourire qui en principe ne devrait pas le laisser de glace. Et alors, est-ce que tout ce qu’il m’a dit n’était que du vent ? Arrête de me regarder avec cette tête d’abrutit. Il n’a toujours pas bougé. Je t’ai connu plus actif que ça Nemo. Je fais un pas en avant. Bon sang, j’ai envie de me jeter sur lui et de l’embrasser. Mais vu qu’il ne bouge pas, j’ai trop peur qu’il s’écroule à terre comme une statuette. « Nemo… ? » Il me regarde, et enfin il semble voir. Mais toujours aucun mouvement. Je me pince les lèvres. J’ai peut être eu tord de lui enlever sa serviette, j’ai encore plus chaud qu’avant. Je souffle discrètement, on peut ouvrir la fenêtre ? Finalement il s’avance, hésitant, mais au moins il s’avance ! Qu’est-ce qu’il fait ? Pourquoi il ramasse la serviette ? Il l’aime cette foutue serviette ! Elle est moche en plus ! Jaune pipi… Il s’enroule de nouveau dedans. Mon sourire disparait. Très bien, compris, tu ne veux pas de moi. Je commence à bougonner, et lui continue de me regarder sans agir. En fait, tout ce que tu m’as dit, c’est du flan ? T’as pas vraiment envie de moi, n’est-ce pas ? Il s’approche de moi. Je me mords la lèvre inférieure. Si tu ne veux pas Nemo, éloigne-toi immédiatement avant que je ne… Il pose sa main derrière ma nuque et m’attire à lui. Je sens mon cœur s’emballer, et mes jambes me lâcher. Et instantanément, j’ai repensé à cette phrase de Marc Levy… « À écouter mon cœur tambouriner dans ma poitrine, je me suis dit qu’on pouvait peut être mourir d’un baiser. ». Oui, j’allais mourir sous les baisers de Nemo… j’ai posé mes mains contre son torse, prenant appuie pour ne pas tomber. Quand il se détache, je mets quelques instants à rouvrir les yeux. Mon cœur continue sa course folle, je suis à court de souffle. Nemo pose son front contre le mien, ses yeux m’envoûtent totalement. « T’es sûre ? » Je souris et attrape son visage pour l’embrasser, je n’ai plus envie d’être séparée de lui. Une semaine c’est bien trop long. Ses mains se posent sur mes hanches, et je me laisse entrainée jusqu’au lit. Je ne cesse pas de l’embrasser, je ne veux pas que ça s’arrête. Ses mains sur mon corps me font frissonner, je l’attire contre moi, glisse mes mains dans ses cheveux. Je me sens fiévreuse, mais c’est l’effet qu’à Nemo sur moi. Lorsque sa main glisse sous mon tee-shirt, je ne peux m’empêcher de laisser échapper un petit rire. J’ai toujours été très chatouilleuse. J’ai toujours été faible sous les câlins de Nemo, même avant… avant que je ne prenne conscience de combien j’avais besoin de lui. Pas seulement en ami… je lève les bras quand il me retire mon tee-shirt, et immédiatement je repose mes mains sur lui. J’ai besoin de ce contact. Sauf que d’un coup, on entend toquer à la porte… Immédiatement, on se relève en s’échangeant un regard. « Vous êtes toujours en vie les amoureux ? » Et merde… en plus de ça, ce mot me fait prendre conscience de ce qu’il se passe. Et comme une idiote je me sens rougir. Merde, merde, merde ! Je vois Nemo se laisser retomber et se passer les mains sur le visage. Qu’est-ce qu’on fait, hein ? Qu’est-ce qu’on fait ? Je serais bien tentée de sauter par la fenêtre mais… je doute que ce soit une très bonne idée. Je sens le souffle de Nemo près de mon oreille, j’ai de nouveau envie de lui sauter dessus. « Je me débarrasse de lui et après je m’occupe de toi. » Je le regarde en souriant. Il faut que j’arrête de sourire ainsi, j’ai l’air vraiment débile. Ses mains encadrent à nouveau mon visage et il m’embrasse. Mon cœur s’emballe encore. Non je ne vais pas pouvoir partir… non mais Jasper va deviner qu’il s’est passé quelque chose. Je ne vais pas y arriver… Nemo se relève et m’embrasse sur le nez, ce qui me fait rire doucement. Bisous esquimaux… Je rattrape mon tee-shirt… il est où ? Roh Nemo t’abuses ! T’avais besoin de le lancer sur ta table de nuit ? Bref, je le renfile en vitesse. Merde mes chaussures ! Je me jette un peu au sol à quatre pattes pour les attraper et les enfiler. Et mon pull… fuck pas le temps, j’attrape ma veste et la renfile. Et mon pull ? Roh merde hein, je le prends et le balance sur les fringues de Nemo, il passera inaperçu ! J’espère… Je me redresse et regarde Nemo… j’y crois pas il s’est rhabillé… pff, je le préférais avant. Sans vêtements… « Vous êtes là ? Bon je vais rentrer. » Ah oui pense à autre chose Leeloo. J’ai envie d’hurler, non on n’est pas là connard, tu nous as enfermé mais on passe à travers les murs, alors on n’est pas là ! Surprise ! La clé tourne dans la porte et là… han une idée ! Je me jette en avant sur le lit et m’empare des oreilles de Nemo, sous le regard de ce dernier un peu interloqué. Je lui souris d’un air innocent en haussant les épaules. Il va vite comprendre. Et je me relève pile au moment où Jasper entre la pièce. BAM, je balance l’oreiller qu’il se prend de plein fouet dans le visage. Je saute au dessus du lit et lui lance le second oreiller. « ESPÈCE DE COOOONNNN !!!! » Je le plaque contre le mur et lui fous une claque sur la tête. « T’ES NUUUUL !!! CONNAAAARD !!! COMPTES PLUS JAMAIS SUR MOI POUR T’AIDER OU J’SAIS PAS QUOI !!! VOUS ÊTES DES ENFOIRÉS !!!! » Mon regard jette des éclairs. J’ai envie de rire, mais je me retiens. Je joue bien la comédie. Bon d’accord, je suis réellement énervée contre Jasper. Avec son coup de traitre, et surtout d’oser venir nous interrompre dans un tel moment. Je lui claque le dessus de la tête sans m’arrêter, non mais il m’a vraiment énervé quand même ! « TU ME FAIS PERDRE MON TEMPS AVEC TES CONNERIES !!! J’VEUX PLUS LE VOIR, J’VEUX PLUS TE VOIR, J’VEUX PLUS VOUS VOIR !!!! ESPÈCE D’ENFOIRÉ !!! » Je lui remets un coup en le cognant contre le mur, et je me sauve en courant. Waow… J’arrive dehors essoufflée, je ne me rappelle pas avoir crié autant en une soirée… J’espère que Nemo ne l’aura pas mal pris… mais je n’ai pas envie que Jasper se doute de quelque chose. De rien du tout. Enfin j’y ai peut être été un peu fort. Dans le fond… il voulait juste nous aider. Ouais mais quand même ! Roh mon Yoda, j’irais le voir plus tard, pour m’excuser. Je lève la tête vers les fenêtres de l’étage, bon Nemo dépêche toi maintenant. Je m’avance d’un pas décidé comme si j’allais rentrer chez moi, et après avoir dépassé le lampadaire, je fais un virage à 90° net, et je me retrouve à courir en mode le coyote dans les cartoons pour aller me planquer dans ces grands buissons qui ornent le jardin des Parker. On s’y cachait quand on était gamins avec Nemo. Je m’installe prudemment par terre, je n’ai pas envie de me poser sur une limace ou que sais-je encore ! C’est tout de même ironique… passer des bras de Nemo à… ça. Dans les buissons. Arf, j’aurais dû prendre mon pull finalement. Le temps se refroidit. J’ai encore chaud de toutes ces émotions, mais je sais que le froid me gagne vite. Bon, et maintenant ? … Oh c’est le gros poisson plein de piquant qui dit ça dans le film Le Monde de Nemo ! Tout me ramène à lui hein. C’est fou ce qu’il peut s’insinuer dans mon esprit. Je ne suis plus rien sans lui, juste une Leeloo déboussolée. C’est quoi ça ? Oh la vache, c’est mon téléphone… j’ai eu peur. Bon je dois changer de sonnerie. Mars Attack comme sonnerie pour maman, c’est pas bon. Pas bon du tout ! « – Coucou maman ! – Coucou ma puce, je voulais savoir, tu rentres ce soir ? – Euh non, non non. – Tu es chez Nemo ? – Pas du tout, pourquoi cette question ? Pourquoi je serais chez Nemo ? Pourquoi tout le monde pense que ma vie ne tourne qu’autour de Nemo ? Je ne suis pas du tout avec Nemo, il faut arrêter de croire que je suis toujours avec Nemo. Je ne suis pas avec Nemo compris ?! – … Oui, d’accord. Ne te mets pas dans des états pareils, chérie. Tu fais quoi alors ? – Je suis… avec Ellen ! Soirée entre filles. – Bien d’accord, amuse toi bien. Bonne nuit ma puce ! – Bonne nuit maman, bisous ! – Je t’aime. – Moi aussi ! Embrasse papa pour moi. » Et j’ai raccroché. En soufflant très fort. Oh mince non, je ne dois pas faire de bruit ! Bon en soufflant pas trop fort alors. Que d’émotions ! Elle m’a fait peur avec ses questions, je ne veux pas qu’elle devine ! Il ne manquerait plus que ça ! Que maman se doute de quelque chose. Elle en parlerait à papa, qui cafterait à table. Sid jouerait son frère protecteur mais en même temps il ne pourrait pas s’empêcher d’être super heureux. Et Manie… mon dieu depuis le temps qu’elle attend ça, elle serait capable d’organiser notre mariage. Non, personne ne doit savoir ! Et puis je ne veux pas me marier, n’importe quoi. Bon qu’est-ce qu’il fout Nemo ? C’est long ou quoi de virer son frère ? Mon dieu, j’espère qu’il va bien fermer son esprit. C’est tellement bizarre entre eux… ils viennent d’une autre planète. La planète Parker, où chacun a un super pouvoir. Jasper peut lire dans les pensées de son frère. Nemo est capable de rendre n’importe qui complètement fou (et spécialement moi). Et Woody, ahah, lui il se faufile sans qu’on ne l’entende et il nous surprend toujours. Oh putain il n’est pas là j’espère ? Je me retourne dans tous les sens, regarde du mieux que je peux, j’utilise même mon portable pour m’éclairer un peu. Mais soyons lucide… moi je ne vois rien. Par contre, quelqu’un qui passe par-là peut voir ma lumière et se demander qui se cache dans les buissons. Et surtout pourquoi. Je me vois mal devoir des donner des explications. Ce serait trop bizarre en plus… attendez que je vous explique. Alors voilà… mon meilleur ami ne m’avait donné aucune nouvelle depuis une semaine, mais en fait son frère (c’est son jumeau) m’a dit, il y a trois jours déjà, qu’il se trouvait à la piscine. Alors comme moi je voulais absolument le voir – ben oui je m’ennuie de lui – j’ai couru là-bas pour discuter de la situation. Il me fuyait ! Ce con s’est sauvé et m’a forcé à faire le toboggan de la mort qui me rend malade et m’envoie en enfer. Vous suivez ? Et puis là on s’est encore engueulé – ouais on s’engueule souvent, c’est notre moyen de communication – et puis j’ai décidé de partir. Mais vous savez ce qu’à fait ce con ? Bah non vous pouvez savoir, je suis idiote. Il m’a embrassé ! Ouais embrassé ! Il ne m’avait jamais embrassé comme ça. Et c’est pas le pire, non jusque là c’était plutôt bien même. Non mais cet enfoiré s’est barré en s’excusant ! J’ai passé trois jours affreux, en me disant qu’il me détestait et que je n’avais plus qu’à mourir. Affreux vous dis-je ! Et puis ce soir, son frère m’a appelé pour que je l’aide à un truc qu’en fait c’était pas vrai du tout mais que moi ben je savais pas. Et puis là en fait, j’ai un peu craqué… j’ai décidé de rendre toutes ses affaires à Nemo parce que j’en ai marre de souffrir à cause de lui. Comme si le virer de ma vie allait régler mes soucis. Bref, et puis là c’est trop bizarre… alors on s’est engueuler encore plus fort que d’habitude, comme jamais on s’était engueulés et là… ben on s’est encore embrassés. Et puis c’est là qu’il m’a dit qu’il ressentait quelque chose pour moi. Il m’a même dit qu’il m’aimait ! Oh mon dieu ça me chamboule rien que d’y repenser. Il fait chaud non, wow j’ai les joues toutes brûlantes. Et puis on s’est encore embrassés, et disons que, hm, on a bien failli… enfin vous savez. Et puis là son frère est arrivé, ce con ! Alors Nemo m’a dit qu’il se débarrassait de lui… pourquoi je suis là ? Bah en fait j’attends d’aller le retrouver pour… faire une partie de poker ! Ooouuuaaaiiiis voilààààà ! […] Non mais ce serait vraiment trop bizarre d’expliquer ça. Qu’en gros j’attends cachée ici, pour aller faire l’amour avec… mon meilleur ami qui n’est pas mon copain mais que franchement la situation laisse porter à confusion… mon dieu je suis complètement perdue. Han c’est quoi ce bruit ? Oh mon dieu Jasper ! Je m’aplatis au sol dans mes buissons et observe la scène. Il referme la porte derrière lui et se dirige vers sa voiture en regardant autour de lui. Non Jasper, il n’y a personne de caché dans la rue ! J’espère qu’il ne sait lire que les pensées de Nemo, j’suis pas dans la merde moi sinon. Non mais il ne sait lire que ses pensées. C’est un truc de jumeaux. J’suis tranquille de ce côté-là. Si quelqu’un devait lire mes pensées, il serait pas dans la merde ! J’suis tout le temps en train de penser. TOUT LE TEMPS ! A quoi je mange, comment je m’habille, qui c’est celui-là, pourquoi elle porte du bleu, que fait Nemo, où je peux me procurer cette super paire de chaussures, quand est-ce que j’aurais l’occasion de voir les AC/DC en concert, comment exterminer la Dorice de cette ville, m’assurer qu’aucune fille bizarre ne saute sur mon Nemo pendant qu’ils font leurs concerts… j’ai trop trucs à penser. Faut que j’arrête. Roh il a l’air perdu Jasper… Reste cachée Leeloo ! Ah, il monte dans sa voiture. A tous les coups il va voir Ellen. Bon… il est partit. Je fais quoi ? Je peux sortir ? « AZIZ, LUMIÈRE !! » Pff, j’explose de rire en plaçant mes mains devant ma bouche. C’est comme ça qu’il me prévient ? Oh non c’est trop fort ! Je n’arrive plus à m’arrêter de rire ! C’est trop bon ! C’est trop bon…

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . « AZIZ, LUMIÈRE !! » Je suis restée quelques instants à rire toute seule, en silence, dans mon buisson, les mains sur la bouche, en fermant les yeux. Il n’y a que Nemo pour hurler ainsi en pleine rue, surtout de nuit. Aziz lumière… AHAHAHAH !!! Je crois que je ne vais pas m’en remettre, voilà je me tiens le ventre maintenant. Ce mec va m’achever, de rire, de tout en fait. Il arrive à me faire passer par toutes les émotions en moins d’une heure. Colère, crise d’hystérie, larmes de colère, violence, l’envie de lui et de son corps, émue, des larmes d’émotion, l’incompréhension, à nouveau envie de lui, et il me force à me cacher, il termine en me faisant mourir de rire… Si je crève un jour, peu importe la façon, ce sera de sa faute. Hé mais ! C’est ça son code ? Aziz lumière ?! Oh non c’est trop drôle !! Jasper est partit, Nemo m’attend. Je repense à ses baisers et de nouveau j’ai envie de me blottir dans ses bras, il me manque. Oui je viens de le quitter, mais il me manque déjà. C’était trop… mouvementé ces derniers jours. Je n’ai pas vraiment eu l’impression de me retrouver en sa présence. C’est comme si on passait notre temps à nous engueuler. Non en fait ce n’est pas comme si… c’est réellement le cas. On passe notre temps à nous engueuler. Et là, on s’engueule et on s’embrasse… c’est… c’est comme si mon cœur manquait un battement chaque fois qu’il pose ses lèvres sur les miennes. Ou même quand il me touche. Et quand il me regarde, je me sens faiblir. Il faut que j’aille le retrouver. J’ai envie de lui dire que je ne pensais ce que je lui ai dit. Je ne veux pas qu’il quitte ma vie, je ne veux pas tout lui rendre, il doit savoir ce que je ressens. Je me lève de mon buisson en prenant soin de regarder autour de moi. Personne. Ça paraitrait trop suspect quelqu’un qui sort d’un buisson. J’ai envie de courir jusqu’à sa porte, mais là encore… je passerais pour une folle. En plus les voisins doivent bien savoir qu’aucune femme ne vit ici depuis des années. Depuis que leur maman est morte… Je souffle, si je commence à penser à ça, je serais toute triste et Nemo me demandera pourquoi, et je vais le rendre triste avec de vieux souvenirs. Or, je ne veux pas qu’il soit triste. Je veux le voir sourire, et surtout je veux qu’il me regarde comme tout à l’heure, comme il l’a fait avant que… Jasper ne vienne tout gâcher. Oh la porte est toujours ouverte, tant mieux. Mais la vérité c’est que je n’ai pas le souvenir d’avoir déjà vu cette porte fermée à clé. J’ai toujours pu y rentrer comme bon me semble. Le seul endroit que je n’ai jamais vu, c’est leur repère, leur QG. Parce qu’ils y interdisent les filles, et j’ai beau avoir tout essayé, je n’ai jamais pu y entrer. Oh, il faudra que j’essaye de lui redemander ! J’ai de bons arguments… Je referme la porte derrière moi, et je coure jusqu’en haut. Je n’en peux plus d’attendre, j’ai besoin de le voir ! Et de lui virer cet horrible tee-shirt qu’il a osé enfiler tout à l’heure quand Jasper est venu. Rah Jasper tu déconnes ! Il faudra que je m’excuse auprès de lui… mais pas maintenant. Non maintenant je n’ai envie de penser qu’à Nemo. Là, sa porte. Je l’ouvre en grand et sans cesser de courir je lui saute dans les bras. Passant mes bras autour de son cou, m’accrochant à sa taille avec mes jambes. Et je l’embrasse, comme si ma vie en dépendait. Oh oui ma vie en dépend. J’ai besoin de lui. Il vacille en arrière et on s’écroule sur le lit. Je rigole, c’est idiot mais ça me fait rire. Je me penche en avant et l’embrasse à nouveau. Ce qu’il m’a manqué ! Ça ne fait que quelques minutes, mais c’était bien trop long. En plus, ce n’était pas amusant dans ce buisson. Et ça me faisait peur. Oui mon imagination s’emballe vite, j’avais trop peur que quelqu’un surgisse et me fasse « bouh ! ». J’aurais hurlé à la mort avant de me sauver en courant. Probablement que je serais entré chez eux pour me planquer derrière le canapé. Ils n’auraient alors rien compris et j’aurais dû leur expliquer. Heureusement, ce n’est pas du tout ce qu’il s’est passé. Et maintenant je me retrouve dans les bras de Nemo, profitant de ses lèvres. Il me retire ma veste que j’envoie par terre. Non, on en a pas besoin, tu as raison. Qu’est-ce que tu fais ? Pourquoi il me pose à côté ? Pourquoi il se lève ? Ah d’accord, tu veux fermer à clé. Et on aura la clé, c’est quand même mieux ainsi ! Je vire mes talons et les envoie plus loin. Ça non plus on n’en a pas besoin. Il se rapproche de moi, viens plus vite. « Alors je suis toujours un enfoiré ? » Oh mon dieu ce regard, et ce sourire. Ça me fait complètement tourner la tête. Je suis assise sur le bord du lit, et quand il s’approche de moi je l’attrape par le col du tee-shirt pour l’embrasser. Je pourrais continuer jusqu’à en perdre mon souffle. Au lieu de ça – parce que faut avouer que ce serait idiot, j’en mourrais et je ne pourrais plus profiter de lui – je m’écarte un peu de son visage en souriant. « Oui, un bel enfoiré. » Je l’attire vers moi pour qu’il s’asseye sur le lit. Enfin moi j’aimerais qu’il s’y allonge, mais lui préfère s’assoir. Non, non, non. Je continue de l’embrasser. Je m’assois sur ses jambes et passe mes bras autour de son cou. « Je suis désolée. » Je l’embrasse encore. « Je le pensais pas. » Entre chaque phrase je le ré-embrasse. « Je veux garder tout ça. » Il va vite en avoir marre que je parle. « Je veux pas que tu quittes ma vie. » Pourtant il sait que je suis comme ça, à toujours parler. Mon dieu je n’arrive pas à me lasser de ses lèvres. Je fais glisser mes mains sous son tee-shirt. Son horrible tee-shirt tout moche. Je ne l’ai jamais aimé. C’est celui avec des chats moches et tristes, ensanglantés, ou que sais-je. « Tu m’as manqué. » Je le force à retirer son vêtement, que je finis par balancer le plus loin possible. Il ne devrait plus en avoir besoin. Je pose une main derrière sa tête tandis que mon autre main se balade sur son torse. « Pourquoi tu m’as jamais embrassé comme ça avant ? » Je ne peux m’empêcher de rire quand il souffle. Il en a marre que je parle, je le sais. Je continue de l’embrasser, mêlant ma langue à la sienne, me collant plus à lui. Et puis là, idiote que je suis, je lui ai posé la question interdite… « Tu me montres votre sanctuaire ? »

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . « Je veux pas que tu quittes ma vie. » Je suis assise sur lui, mes jambes passant autour de sa taille. Je ne peux pas m’empêcher de parler, de lui dire ce que je pense, ce que j’ai sur le cœur. Je sais qu’il va vite en avoir marre. Mais je ne peux simplement pas arrêter. Si je ne lui dis pas maintenant, quand est-ce que je le ferais ? Han, il faut que je ramasse ce que j’ai jeté par terre ! Peut être que maman pourra me recoudre son pull ? Elle a toujours été douée en couture. J’espère, j’aimais dormir avec, ça me donnait l’impression d’être avec Nemo. Il faut que je les ramasse ! Mais pas maintenant… Non, là je préfère rester dans les bras de Nemo. Et profiter de ses baisers, de ses lèvres dans mon cou… Je glisse mes mains sous son tee-shirt et je ne tarde pas à le lui enlever. Je repose mes lèvres contre les siennes quelques instants, et il commence à embrasser ma poitrine. Je frissonne, je ferme les yeux, glissant mes doigts dans ses cheveux. « Pourquoi tu m’as jamais embrassé comme ça avant ? » Sa réaction me fait rire, et je l’embrasse à nouveau. Je n’arrive pas à me défaire de ses lèvres, surtout quand il m’embrasse ainsi, avec tant de passion. Je me colle plus à lui, laissant l’une de mes mains descendre sur son torse. Je le sens qui me caresse le dos, il s’attaque désormais à mon soutien-gorge. Je me détache de ses lèvres en souriant. « Tu me montres votre sanctuaire ? » La question qu’il déteste peut être le plus au monde, sans compter que ce n’est pas franchement le moment. Mais je ne peux pas m’empêcher de penser à des tas de choses. Dont ça, je meurs d’envie de le voir un jour. J’ai beau essayé depuis des années, rien n’y fait. Ils refusent TOUS de me le montrer. Alors je me dis qu’avec Nemo, dans un moment pareil… je ne sais pas, peut être que ça pourrait fonctionner ? Non ? Je lui offre même mon plus beau sourire angélique. Non, vraiment pas ? Il se laisse alors tomber sur le lit en soupirant, posant ses mains sur son visage. Oh aller quoi ! Ne boude pas Nemo. Je m’allonge sur lui, le couvrant de baisers. Remontant le long de son ventre, de son torse, jusqu’à son cou. « Leeloo ? » Je m’arrête à quelques centimètres de ses lèvres, mes cheveux lui effleurant le visage. « Quoi ? » Je souris. Le regard qu’il me jette m’amuse. J’adore l’embêter, j’ai toujours adoré l’embêter. Je pose doucement mes lèvres sur les siennes. « Tu veux parler ou… ? » Les deux ? Ce n’est pas possible ? Il souffle fort, très fort. Enfin on peut aussi parler après… Oui après c’est aussi bien. Il m’attrape par la taille et me renverse. Il veut prendre le contrôle, c’est bien Nemo ça. Il faut toujours qu’il contrôle tout. Ah, arrête de penser Leeloo ! Tu penses trop. Je caresse doucement son visage en souriant. « Nemo… » « Chut ! » Il m’embrasse, m’obligeant à me taire, et commence à déboutonner mon jeans. Mais… mais… je voulais te dire quelque chose. Je voulais que tu saches que je suis heureuse d’être là avec toi. Roh… Bon je te le dirais après… Il se relève. Non ! Ah c’est pour te débarrasser de mon pantalon, d’accord dans ce cas. Je me redresse pour poser mes mains sur ses joues et l’attirer à moi en l’embrassant. Qu’on reprenne où nous en étions tout à l’heure. Je l’embrasse avec passion. Et les souvenirs de la piscine me reviennent. Je me mets alors soudain à rire sans le vouloir. Nemo se redresse et me regarde mi-amusé, mi-agacé. « Quoi encore ? » Je secoue la tête et la main, comme pour lui dire l’oublier. L’embrassant à nouveau, mais je continue de rire. Bon d’accord, je te le dis. « Imagine que tu ne serais pas partit à la piscine, est-ce qu’on en serait arrivé à le faire alors qu’il y avait tout ce monde autour ? Et si les parois avaient lâchées ? » Il soupire, cette fois-ci réellement agacé par mon attitude et se retourne pour s’allonger sur le lit à côté de moi. Il passe ses mains sur son visage en râlant. Oh merde, quelle conne ! « Non désolée, Nemo, promis j’arrête de parler. C’est juste que… je ne sais pas, ça me vient comme ça. J’arrête. Nemo ? » Je m’avance vers lui et le regarde avec mon air de chat potté tout tristounet. Ne me résiste pas Nemo. « Viens là… » Je l’attire pour qu’il se rallonge au dessus de moi. J’enlace mes jambes aux siennes, et je l’embrasse avec passion. Je sais qu’il a cessé de bouder quand ses mains recommencent à se balader le long de mon corps, me procurant d’incroyables frissons. Je caresse ses cheveux, je fais glisser mes mains le long de son dos et les descends jusqu’à ses fesses. Je remonte mes mains sur son visage, lui caresse la joue, je ne cesse de l’embrasser. Je suis à bout de souffle, mais c’est l’effet qu’il me procure. Il me coupe la respiration. Je redescends mes mains jusqu’à ses fesses, me délectant du contact de sa peau contre la mienne. Je glisse doucement mes doigts sous son caleçon, emprisonnant ses fesses rondes et musclées entre mes mains. Au contact de sa peau, je me sens m’enflammer. J’ai des bouffées de chaleur. Je me colle plus à lui, j’ai envie de lui. Je renverse la situation et me retrouve à cheval sur Nemo. Je l’embrasse, je redescends dans son cou, j’ai chaud… Je l’embrasse sur le torse, je remonte jusqu’à ses lèvres, je continue mon petit ménage en me collant à Nemo. Et puis je me redresse sans le quitter du regard. Je dégrafe mon soutien-gorge et le laisse glisse le long de mes épaules. Mon cœur bat la chamade. J’ai déjà été nue devant lui, mais pas dans ces circonstances. Et s’il n’avait plus envie de moi ? Et si finalement il s’était trompé ? Et si… Je n’ai pas le temps de me poser d’autres questions, il m’aide à me débarrasser de mon vêtement et m’attrape pour m’embrasser. Au diable les questions, et si demain il regrette, alors tant pis. Pour ma part, j’aurais passé la plus belle nuit de ma vie… à ses côtés.

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . Je glisse mes mains dans son boxer, les baladant sur ses fesses. Je me sens totalement fiévreuse sous ses baisers, j’ai chaud, ma tête me tourne, et pourtant j’adore ça. J’adore l’effet qu’il me procure, sentir ses lèvres descendre sur mon cou, ses mains se balader sur ma poitrine, sur mon ventre, sur mes fesses. Je me colle plus contre lui, mes mains remontent dans ses cheveux, je capture de nouveau ses lèvres, ce moment est exquis. Je le sens qui commence à s’exciter à travers son boxer, je souris tout en l’embrassant. Des frissons me parcourent le corps entier au moment où sa main glisse sous mon tissu. Je me cambre sous ses caresses, l’une de mes mains s’accrochent à sa nuque tandis que l’autre glisse le long de son dos. Mon souffle est saccadé, je ferme les yeux de plaisir, rejetant la tête en arrière. Je soupire… en fait je ne fais plus trop attention. Nemo me mordille le sein gauche, m’arrachant un gémissement de plaisir. Ça, plus ses caresses… Mes mains glissent dans son dos, je me cambre un peu plus, je m’accroche à lui avec mes ongles… Je n’en peux plus… Et ses lèvres me manquent ! Je rattrape son visage, me perdant dans son regard, je l’embrasse comme si je ne l’avais pas fait depuis des lustres. A ce moment-là, Nemo me retire mon sous-vêtement. Non ce n’est plus équitable ! Je remonte mes jambes, je m’acharne sur son boxer avec mes pieds. Je ne peux pas lâcher ses lèvres, mais je veux à tout prix me débarrasser de ce morceau de tissu. Finalement il m’aide, je m’accroche à son cou, continuant de l’embrasser. Moi, impatiente ? N’importe quoi ! J’ai juste terriblement envie de lui ! Il nous fait remonter un peu sur son lit, je me laisse faire en l’embrassant. C’est là qu’il se relève et s’arrête un instant pour me regarder. Je me sens rougir, troublée par son regard, et je me mords la lèvre inférieure. Il s’abaisse et m’embrasse, remontant le long de mon corps. Je frissonne, je tremble, j’empoigne la couette en jetant la tête en arrière, me cambrant vers lui. C’est presque comme une torture… une délicieuse torture. Qu’est-ce que c’est ? Son téléphone ? Non il n’est pas sérieux ? Il râle en se redressant. Il ne va quand même pas répondre ? D’ailleurs le regard que je lui jette est on ne peut plus clair : ne réponds pas ! Mais il cherche quand même son téléphone et décroche. Non il abuse ! Décrocher à ce moment précis… Il me laisse sur ma faim, là. Ça ne va pas se passer comme ça ! « Quoi ? » Je rigole devant l’air très aimable de Nemo. Déjà Jasper tout à l’heure… moi qui l’agace en parlant… et maintenant le téléphone. Il va devenir complètement dingue mon Nemo. Il s’appuie contre le mur en soufflant. J’attrape sa couette et la remonte sur lui – et sur moi par la même occasion. Le regard que je lui jette est très clair sur mes attentions, on ne s’arrêtera pas là. Et me voilà disparue sous la couette, Nemo ne peut plus me voir. Oh bonsoir, c’est toi Jean-Paul ? Enchantée de te rencontrer. Tu permets qu’on se fasse la bise ? Oui ? Oh trop aimable. « Aaaa… » Nemo soulève la couette et me regarde… avec son air, complètement gaga. Et moi je ris. Il me fait décidément trop rire. Surtout quand il ferme les yeux ainsi et qu’il essaye de se calmer. Mais non, je ne veux pas que tu te calmes ! Je veux que tu raccroches ce téléphone et que tu sois tout à moi, rien qu’à moi. Je rabaisse la couette sur ma tête, et recommence mes caresses à son égard, le titillant farouchement avec ma langue. Tu ne crois quand même pas t’en tirer ainsi ? « Euh… aaavraiiiiid iiire je suis légèrement occupé. » Là, c’est bon tu as raccroché ? Il était temps ! Je suis en manque de toi. Je sors la tête de ma couette, mon petit sourire toujours accroché aux lèvres, et Nemo semble… tout à fait heureux. Je m’approche de lui et l’embrasse langoureusement. Plus personne ne va venir nous déranger cette fois-ci ? Il m’attrape et me pose sur le lit, se positionnant au dessus de moi. « On en était où ? » Je souris et l’embrasse, glissant mes doigts dans ses cheveux. Je passe mes jambes autour de sa taille, je soupire quand ses lèvres glissent dans mon cou. Tu m’as trop fait attendre. « Nemo… » Il m’embrasse. Et doucement il entre en moi. Un gémissement m’échappe, je me colle plus à lui, enfin nous ne faisons qu’un. Je continue de l’embrasser, étouffant mes soupirs entre ses lèvres. Mes mains se baladent sur son corps, descendant jusqu’à ses fesses. Mes ongles tracent des sillons dans son dos. Son corps ondule sur le mien. Je me cambre pour l’accueillir tout entier… Je suis aux anges. C’est la plus belle nuit de ma vie… J’ouvre doucement les yeux en repoussant mes cheveux qui me tombent dans le visage. J’ai fait un rêve… incroyable cette nuit. J’ai rêvé de Nemo… et de moi. De son corps contre le mien, de ses lèvres, de ses mains, de ses caresses… J’ai encore toutes les images en tête, c’était intense… merveilleux. Quand il m’embrassait, je perdais pied. Sa bouche sur ma poitrine provoquait en moi des frissons… Et son corps… quand il est entré en moi… j’en soupire encore… J’ai le sentiment d’avoir froid. Il me faut ma couette. Je n’ai toujours pas ouvert les yeux, j’ai envie de garder le plus longtemps possible mes souvenirs de cette folle nuit d’amour avec lui. Il hante désormais mon esprit. Qu’est-ce que c’est… ? J’ouvre doucement les yeux. Nemo ? Oh Nemo ! Alors ça veut dire que… ce n’était pas un rêve. Tout s’est réellement passé ? Je me glisse vers lui, posant ma tête et ma main contre son torse. Je me cale au rythme de sa respiration. Il est si paisible quand il dort. Je me recouvre de la couette, j’ai froid, même si son corps dégage de la chaleur. Je me sens sourire face aux souvenirs de cette nuit. Il me suffit de le voir pour avoir déjà envie de recommencer. Je m’approche doucement de lui et pose mes lèvres sur les siennes. Ma main est posée sur sa joue, je force le barrage de ses lèvres, mêlant ma langue à la sienne. Il ne tarde à pas me répondre, glissant sa main dans mes cheveux. Ce réveil est parfait… Lentement je glisse mon autre main sous la couette jusqu’à son intimité en souriant, mais sans cesser de l’embrasser. Réveille-toi Nemo. Je le caresse délicatement, je ne compte pas m’arrêter là. Je suis à peine réveillée que j’ai à nouveau envie de lui. Je le sens durcir entre mes doigts. Je m’allonge sur lui et l’embrasse dans le cou, remontant mordiller le lobe de son oreille, glissant sur sa mâchoire, puis de nouveau sur ses lèvres que j’aime tant. Ouvre les yeux… je suis là.

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . Je suis allongée sur lui, la couette bien ramenée sur mes épaules (je suis une grande frileuse le matin), et je ne cesse pas de l’embrasser. J’ai ramené ma seconde main sur son torse, à force je me tords l’épaule. Ah, finalement il passe son bras autour de mes épaules et me serre plus contre lui. Je souris et l’embrasse dans le cou avant de poser ma tête sur son torse. Je suis si bien dans ses bras. Mais je ne tarde pas avant de me redresser et de l’embrasser. Nemo me tient les mains, fourbe ! Quand est-ce que tu ouvres les yeux ? Je parsème son visage de baisers, en riant doucement. Et puis d’un coup, sans que je n’aie le temps de réagir, il ouvre les yeux et renverse la situation. Je me retrouve sur le matelas, sous Nemo. Un petit cri de surprise m’a échappé, et j’ai rigolé. Jusqu’à ce qu’il m’attrape le visage et m’embrasse… d’une telle façon que mon cœur a simplement cessé de battre pendant ce baiser. « Bonjour toi… » Il me laisse à peine le temps de reprendre mon souffle… mais je m’en fiche, j’aime ça. Il pose son front contre moi, et tandis qu’il joue avec mes cheveux, un sourire de béatitude fend mon visage. Mon dieu, il va me prendre pour une idiote… ! Qu’est-ce que j’aime ses yeux… « Bonjour… » Oh j’ai une voix d’idiote. « Bien dormi ma puce… » Je me retiens de sourire, je me pince les lèvres en les mordillant légèrement et puis mes yeux s’ouvrent d’eux-mêmes. Il m’appelle toujours comme ça… mais c’est la première fois qu’il le dit dans un tel moment. En même temps… c’est la première fois qu’on… oh mon dieu on a couché ensembles ! « Hum… C’était comment dire… Woh cette nuit. » À qui le dis-tu ! Je n’ai pas le temps de répondre qu’il m’embrasse déjà. Sauf que ce baiser me conforte dans l’idée que tout ça, lui, moi, cette nuit… ce n’était pas une erreur. Je me laisse totalement allée sous ses baisers. Qu’est-ce que j’aime ça ! Pourquoi est-ce qu’on a perdu tellement de temps à s’engueuler ? Alors qu’on aurait pu depuis bien longtemps… non qu’est-ce que je raconte ? Si ça se trouve ça aurait tué notre amitié ! Et maintenant ? Je ferme les yeux, ne pense pas à ça Leeloo. Profite juste, de maintenant. Je glisse mes doigts dans ses cheveux, les caressant. J’ai toujours aimé ses cheveux… Il pose son front contre le mien et je me perds dans le bleu de ses yeux. Je passe mes bras autour de son dos, me collant à lui. Je frissonne, mais de froid cette fois-ci. Je suis une frileuse… Réchauffe-moi Nemo… Je comprends à son simple petit sourire qu’il veut recommencer notre folle nuit. Je lui rends son baiser avec passion et douceur à la fois. Et au moment où nous allions de nouveau ne former qu’un… « Nemo… » Oh c’est pas vrai celui-là !!! Il a le chic pour débarquer au moment fatidique ! C’est quoi, il se dit « oh putain là c’est le moment où il faut pas v’nir mais j’vais me gêner tiens ! » [Gad Elmaleh sort de ce corps !] Nemo ferme les yeux, et quand il les rouvre, je prie pour que son frère s’en aille. « Nemo… » Je vais le tuer. Il ne comprendra pas pourquoi, mais j’vais le tuer ! C’est fou ce que la libido est capable de faire… ! Nemo se laisse tomber sur moi. Quelle idée, voilà que j’ai encore plus envie de lui. Je secoue la tête en fronçant les sourcils quand il me regarde. Non ne capitule pas ! « J’ai le double de la clé alors si tu ouvres pas, j’entre. » Je connais Nemo depuis… presque toujours. Et en plus de dix ans, c’est la première fois, LA PREMIÈRE FOIS, que je le vois se lever aussi vite ! Pourtant, j’en ai essayé des méthodes ! Nemo j’ai fait des crêpes, regarde il y a Monica Bellucci qui t’attend, t’as vu il neige (ouais tu parles, sans succès celle-là), Nemo la maison brûûûûûûûûle… Sans succès. Maintenant j’ai trouvé comment faire. Je dois être au lit avec lui, et que Jasper débarque à ce moment précis. Il me lance l’une de ses chemises (oh oui je l’aime bien elle). Attends, tu ne comptes pas ouvrir alors que je suis là ? Il m’embrasse à nouveau, me faisant oublier ce à quoi je pensais. Nooon, embrasse-moi encore. « Désolé. » Pour… ? « Ah ! » Merde ! Je plaque ma main sur ma bouche. J’espère n’avoir pas trop fait de bruit. Merde je me suis fait mal à la hanche avec ses conneries ! Tu vas me le payer Nemo ! « Bon tu l’auras voulu, je rentre ! » HAN ! Je m’aplatis par terre et roule sous le lit. Arf… petite je craignais que quelqu’un sorte de sous mon lit pour m’attraper les pieds. Et m’y voilà maintenant. Okay… cette peur ne m’a jamais quitté, c’est encore le cas aujourd’hui. Je te déteste Nemo ! Je me tortille dans tous les sens pour enfiler sa chemise correctement. RAAAH !! Mes cheveux s’accrochent dans les lattes du lit, ça fait mal merde ! En plus j’ai les fesses à l’air… Tu déconnes Nemo… « T’abuses. » « Je sais. » Je lève les yeux au… bah aux lattes. Les voilà repartit à parler leur langage… Nesper… ou Jasmo. Oh oui Jasmo ! Ahah ! C’est presque comme Guizmo ! Sauf qu’eux, si on les arrose, et ben ils ne se multiplient pas. Pff, leur conversation ne m’intéresse pas. Va-t-en Jasper ! Je t’aime bien, mais là tu tombes vraiment mal ! Déjà, je suis super mal installée SOUS ce lit, en plus je stresse trop de croiser une bêbête… et puis je veux retourner dans les bras de Nemo. J’ai froid, et lui il me réchauffait. Et je veux ses baisers. Oh lala… je deviens accroc à ses baisers. Je vais devenir accroc à lui… Enfin, vu comment je l’harcelais quand il ne me donnait aucune nouvelle, et vu l’état dans lequel j’étais ces trois derniers jours… je n’en étais pas très loin, hein ? Moi, accroc ? Aux fruits, aux crêpes, oui ! A Nemo ? Ahah, mon dieu c’est vrai en plus… « D’après les gars, t’étais entre de bonnes mains… » Je pose ma main devant ma bouche pour ne pas rire. « Ça pouvait pas être Minnie ? Quoi que ? » QUOI ??? La Dorice ?? Oh putain ! Je ne sais pas ce qui me retient de sortir du lit et de taper mon scandale ! Ah oui, non, je sais… c’est à cause de Jasper. Et l’autre tête de nœud qui ne contredit rien ! « Quoi me dis pas qu’elle est toujours ici ? » « Non non… » Non, non ? Non, non ? ENFOIRÉ DE MERDE !!! Il dit pas que c’est pas elle !! Résultat tout le monde va croire que c’est elle. ATTENDS VOIR !! Ça veut dire qu’il la voit toujours ? HAAANNN !!!! Je vois sa couette tomber. Oh c’est pour moi ? Qu’elle gentille attention… Garde la ta couette de merde !! « Tu sais quoi ! Pour me faire pardonner je vais l’appeler là sous tes yeux. » Oh merde… mes yeux s’ouvrent grand. Et là, je me tape un petit droite-gauche dans sa chambre. Où est mon téléphone ? Où est-iiiiiilllllll ? J’entends Nemo qui lui dit non. Roh merde, j’crois qu’il est dans ma veste… qui traine tooouuut là-bas. Évidemment très loin, et pour l’attraper il faudrait que je sorte la tête de ma cachette… et Jasper me verrait. Il ferait une drôle de tête. Et je l’ai pas mis sur vibreur… je ne le mets jamais sur vibreur… « Si j’y tiens ! Comme ça tu verras ce que je lui dis et tu auras la preuve qu’elle te veut toujours dans sa vie. » Ah ouais il se la joue comme ça ? J’ai envie d’hurler que c’est bon, je le veux toujours dans ma vie. Et que si tu pouvais dégager de sa chambre, je pourrais aussi l’avoir entre mes… hm, entre mes bras. « Arrête ! Tu veux mourir ? » « Bah pourquoi ? » Non mais c’est bon, son arrêt de mort il l’a signé hier en me tendant son piège merdique. Bon certes, sans ça je n’aurais jamais goûté aux plaisirs divins que m’a offerts Nemo… mais tout de même, pour le principe, c’était ignoble !!! « Elle est pas du matin… » Non mais… j’y crois pas ! J’avais l’air de pas être du matin tout à l’heure quand je l’ai réveillé ? Et quand j’étais prête à refaire l’amour avec lui ? Toi aussi t’as signé ton arrêt de mort Nemo Parker ! « J’dis ça pour toi. » Je rampe avec mes coudes jusqu’aux pieds de Nemo. Et PAF, dans le tibia ! Enfoiré ! « Oh diable ! Elle va m’engueuler mais cette histoire sera réglée ! J’aime pas vous savoir fâchés, surtout si je suis responsable. » Et puis d’un coup la sonnerie retentit. Je pose mes mains sur mon visage en écartant légèrement mes doigts pour avoir de la vision. En plus ils ne peuvent pas la louper… j’ai mis l’une de leur chanson quand ils m’appellent. Et une que chante Nemo quand c’est lui qui m’appelle. « Pourquoi son portable est là ? » « Qu’est-ce que j’en sais ? Elle l’a peut être oublié hier soir. Je te signale qu’elle m’a balancé toutes ses affaires à la tronche. Regarde, il se trouve avec mes fringues. Elle a dû le faire tomber sans s’en rendre compte. » Ou alors je l’ai fait tomber au moment où tu me déshabillais… Oh il dit vrai, je lui ai tout balancé au visage… Je m’en veux là… Mon pauvre Nemo… « Bon bah… je lui parlerais dans la journée, j’arriverais à la voir, t’en fais pas. Bon raconte, t’as encore été voir Minnie pour oublier ton rêve ? » Encore cette putain de blondasse de merde !! J’en ai marre d’entendre son nom ! Il va la voir souvent comme ça ? Hé oh, c’est quoi cette histoire de rêve ? « Quoi, non…. » « Ouais c’est ça, t’as ta tête de j’ai eu du sexe parce qu’il faut absolument que j’oublie Leeloo qui me mets les nerfs en boule tellement elle me donne envie mais que je peux pas la toucher. » Waow… « Et du coup, comme à chaque fois, t’as rappelé Minnie. » HANNN !!! Je le déteste !! Il a pas le droit de me faire ça ! D’aller voir cette pouffiasse !! « Bon, on en reparlera plus tard, quand tu seras de meilleure humeur aussi. J’dois y aller, je déjeune avec Ellen. A t’à l’heure ! » Et il est partit. Enfin je crois. Je suis restée bêtement sous le lit à attendre. En fait, j’assimilais surtout ce que je venais d’entendre. Et l’histoire avec la blondasse à gueule de poisson… je la digère pas, mais alors pas du tout ! « Tu peux sortir, il est partit. » Là, j’ai rampé jusqu’à l’autre bout du lit, au plus loin de Nemo et j’suis ressortit en me secouant dans tous les sens pour me débarrasser de la poussière. J’ai descendu sa chemise en dessous de mes fesses, et je me suis tournée vers Nemo en jetant des éclairs avec mes yeux. « Dorice hein ? » Non je ne peux décidément pas l’appeler par son prénom. « Tu couches avec cette pute ? » J’ai attrapé l’un de ses oreillers et je lui ai balancé à la figure. Au moins ça fait moins mal que sa chaussure d’hier. « T’es qu’un enfoiré !! » Je suis montée sur le lit, debout, et j’ai attrapé un autre oreiller avec lequel j’ai entrepris de taper (ou plutôt de tabasser) Nemo. « Et c’est quoi ce rêve hein ? Et puis t’as pas le droit d’aller voir cette salope ! T’es qu’un enfoiré d’abord ! T’as pas le droit d’aller la voir ! Je veux pas, j’suis pas d’accord ! C’est une salope ! Tu couches pas avec elle ! Tu la touches pas ! Tu la regardes pas ! Tu penses même pas à elle ! JE VEUX PAS !!! T’es à moi ! Je veux pas te partager, j’te veux pour moi toute seule !!! J’ai été trop conne, j’ai cru que tu disais la vérité hier soir, en fait tu voulais juste me sauter ! ESPÈCE DE CON !! Quand j’pense que je me suis laissée emporter par mes sentiments alors que toi tu voulais juste tirer ton coup !! C’est parce que ta salope était prise hein ?! » HAN ! Je me suis arrêtée net. Qu’est-ce que j’ai dit ? Qu’est-ce que j’ai dit ? Reprends-toi Leeloo, merde ! V’LAN, un gros coup de coussin sur la tête. Me prends pas pour une conne Nemo !

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . Mange-toi ça, et ça ! Si tu crois qu’il te suffit de me regarder avec ces yeux de prédateur pour que je te retombe dans les bras ! Tu rêves Nemo !!! Je m’appelle pas blondasse dorice pouffiasse, j’suis pas une salope ! J’pense pas qu’au sexe, et on me prend pas comme on veut, où on veut, quand on veut ! Et je ne couche pas avec n’importe qui ! Bon d’accord, n’importe qui j’ai couché avec lui… même qu’en vrai il s’appelle Chandler. Mais c’était une erreur. Mais j’me laisserais pas avoir par ton petit sourire de merdeux sexy qui me retourne l’estomac et que… « AAAH ! » Han le con ! HAN LE CON ! Il vient de me faire tomber ! Il s’allonge sur moi et m’embrasse. Nooooon ! Ça se fait pas ! Traître ! Pousse-toi, pousse-toi ! « Chut ! Tu veux nous faire repérer ! » Me regarde pas comme ça ! J’ai pas de leçons à recevoir de toi ! CLAC ! Ma main s’écrase sur sa joue. Lâche-moi maintenant ! Il souffle et se laisse tomber sur son lit à côté de moi. Immédiatement je me relève, et je le tape de mes poings. Sur les bras surtout parce qu’il les a levé pour se défendre. T’as vu que moi aussi j’sais te faire mal ! Merde j’y crois pas, il voit encore cette pétasse ! J’ai l’impression que mon cœur vient de me lâcher tellement je suis… je suis… non mais il m’énerve voilà ! « Mais aïe… Arrête ! » Et ben non, j’arrête pas ! Non mais… « Lâche-moi ! » Non, je me retrouve encore sous son corps qui me donne terriblement envie… Non mais non ! « C’est pas juste, t’es plus fort ! Pousse-toi donc ! Lâch… hmm… » Il recommence à m’embrasser. Il doit arrêter ça. A chaque fois mon ventre ressent les mêmes sensations que lorsqu’on fait l’ascenseur de la tour de la terreur à Disney. « Primo : Je ne couche pas avec cette pute… ça fait plus d’une semaine que je ne l’ai pas vu… » Mouais… bah même que des fois il la voyait pas pendant une semaine et qu’ensuite il retournait la voir parce que môsieur était en manque. Je ne deviendrais pas ta poule de luxe ! « Secondo : J’étais sincère hier soir et t’es pas un coup d’un soir… Cette nuit c’était… J’arrive pas à trouver les mots, mais pour moi elle a compté ! Ok ! Alors retire-toi de la tête toutes tes conneries comme quoi je t’aurais pris pour une salope ou que j’ai juste voulu te mettre dans mon lit. Car c’est faux et archi faux ! » Je fronce les sourcils en faisant ma moue boudeuse. Je ne veux pas me laisser convaincre trop facilement. Il me lâche les mains – enfin ! – et me caresse doucement la joue. Non, tu n’arriveras pas à m’amadouer. Non… même quand tu m’embrasses comme ça… résiste Leeloo ! Ne te laisse pas tenter par le diable. Nemo, c’est le maaaaaaal ! (Le mâle aussi…) Hm, non mais j’aime quand il m’embrasse… Non, on résiste ! Détourne-le de son maléfice du baiser ! « Tercio ? » Reprends-toi Leeloo, voyons. « Tercio : On t’a déjà dit que tu étais sexy quand tu étais jalouse ? Et j’adore ça… » Je suis pas jalouse. Je lui tire la langue. Je suis pas jalouse d’abord ! « Donc si je t’écoute, je suis à toi et donc par conséquent tu n’es rien qu’à moi ? Vois-tu, j’aime pas partager ma petite amie… » Han ! Je tourne vers lui un regard plus que surpris. Sa petite amie ? Je me pince les lèvres, ne souris pas Leeloo… Retiens ton sourire. Il va croire qu’il a gagné sinon. Sa petite amie… quand il le dit c’est… magique. Je me mords l’intérieur de la joue… je regarde ailleurs… je dodeline doucement de la tête en me mordillant les lèvres… « Hmmouidaccord… » Non mais que m’arrive-t-il ? C’est Nemo ! Nemo, celui qui JAMAIS n’utilise ce mot. Celui qui rigole et s’esclaffe quand on lui parle de s’engager. Celui qui se fout des couples qu’il croise dans la rue. Celui-là même qui rigole de son propre frère quand il le voit avec sa copine. C’est CE Nemo là qui me dit qu’il veut être tout à moi, qu’il ne veut pas me partager, qui me qualifie comme sa petite amie… ! CE NEMO-LÀ ! Et moi je fais quoi ? J’articule à peine ma réponse en bafouillant, marmonnant et en regardant ailleurs ? Quelle idiote je suis ! N’empêche que… waow je me sens incroyablement bien de l’avoir entendu prononcer ces quelques mots. De la bouche de n’importe qui, ça aurait été tellement… fade et inintéressant. Mais de la bouche de Nemo, c’est merveilleux ! Tout simplement merveilleux. Je retourne lentement la tête vers lui, sans cesser de me mordiller la lèvre. Je me sens comme… une fillette prise en faute. J’affiche un petit sourire timide et je pose mes lèvres sur les siennes. Avant de me dégager et de filer au milieu du lit. M’arrêtant, à genoux, et regardant Nemo en souriant. Je n’arrive pas à croire qu’il l’a dit… « Alors ça veut dire que… toi et moi… on est… en couple ? » Je nous montre tour à tour avec mon index. Et puis en fait, j’attends à peine sa réponse que je lui saute dessus. Enlaçant sa taille de mes jambes et m’accrochant à sa nuque pour le couvrir de baisers. Pourquoi est-ce qu’il a renfilé son vieux slip tout moche hein ? Ouais tous les vêtements qu’il porte sont moches. Je le préfère entièrement nu. Voilà, c’est dit, c’est comme ça.

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . Nemo m’allonge sur le lit sans cesser de m’embrasser. « Je pense qu’on peut dire oui… » Il continue de m’embrasser, et je souris. J’attrape ses joues entre mes mains, profitant de son baiser. Il se relève légèrement. « Hum… ça te dérange si pendant un moment on garde ça rien que pour nous ? J’me sens pas encore prêt à faire face aux autres. Et puis je veux te garder rien que pour moi. » Encore une fois je souris. Arrête Nemo, tu me rends complètement idiote à provoquer de tels sourires sur moi. « Jasper croit qu’on se déteste et que je t’ai viré de ma vie… je me vois pas trop aller le voir et lui sortir « hé non au fait tout roule, on a baisé toute la nuit ! ». Ce serait, comment dire… pas top. En plus ça circule trop vite les nouvelles entre vous. La minute suivante Woody et Zadig vont débarquer. Non, hors de question ! On peut bien attendre, on n’est pas pressés. Et j’aime l’idée que tu me gardes rien que pour toi. » J’hausse légèrement des sourcils en riant. « En passant, je récupère toutes mes affaires. C’était une erreur de vouloir tout te ramener. De toute façon je n’aurais pas tenu. Je serais venu les reprendre. » Je me mets à rire doucement quand sa main glisse sous sa chemise. Je suis chatouilleuse. Mais je ne lui demande pas d’arrêter, j’aime ça. Je glisse mes mains dans ses cheveux alors qu’il m’embrasse la poitrine en déboutonnant la chemise. Je ferme les yeux un instant, c’est trop bon. Je descends mes mains jusqu’à son boxer, il est grand temps de s’en débarrasser. Arf, vas-tu t’enlever oui ? Enfin, j’arrive à le faire glisser jusqu’à ses cuisses. Je regarde Nemo en souriant, oui je suis fière de moi, bon vire-le maintenant ! Nous voilà revenus au milieu du lit, plus de chemise, plus de boxer, plus de parasites… Juste Nemo, son corps musclé, et moi. Je laisse glisser mes mains le long son dos, je caresse ses fesses… j’adore ses fesses, je ne m’en lasse pas. Je perds pied sous les baisers de Nemo, que je lui rends avec passion. « T’es belle… » Je souris quand il me murmure à l’oreille. Il entre doucement en moi, je me mords la lèvre et ferme les yeux. Je me cambre, passe mes jambes autour de sa taille, je me colle contre lui… Mes mains se glissent dans ses cheveux, parcourent son dos en le griffant très légèrement, descendent jusqu’à ses fesses que j’empoigne. L’une de mes mains se repose sur sa nuque lorsque je le sens me faire un suçon, m’arrachant un sourire. Il accélère la cadence. Je soupire, et peut être pas le plus discrètement du monde. J’attrape de nouveau ses fesses, faisant une pression sur celles-ci, l’incitant à aller au plus loin. Il lie nos mains entre elles, je pose mes lèvres dans son cou et l’embrasse, laissant échapper par moments des gémissements. Nemo accélère alors le mouvement franchement, il devient plus ferme. Je plante mes ongles dans son dos, je me cambre plus encore, j’appuie sur son bassin avec mes jambes. « Anh Nemo… » Ma voix n’est qu’un souffle. Et alors que je sens venir l’apothéose… La musique de capitaine Flamme résonne dans la chambre. Nemo stoppe tout mouvement. Noon… c’est… c’est frustrant de s’arrêter aussi rapidement ! Il me regarde, et je vois qu’il n’est pas franchement ravi non plus. « Sérieux ? » J’aimerais lui dire d’oublier le téléphone, de continuer mais… nous savons tous les deux de qui il s’agit. A contrecœur, Nemo se retire et se laisse tomber sur le côté. J’attrape mon téléphone qui traine sur la table de nuit en m’étirant au maximum. Oui, flemme de me lever. Je suis encore sous l’effet du plaisir que vient de me procurer Nemo. Même si nous avons été coupés en pleine action. Et surtout au moment presque fatidique ! Je m’enroule dans la couette. Geste idiot peut être, mais je me vois très mal décrocher et discuter avec mon paternel alors que je suis nue. « – Hey papa… – Coucou ma chérie, tu vas bien, bien dormi ? – Oh, euh oui, très bien. – Tu as passé une bonne soirée ? – Oui… excellente soirée… – Tu sembles essoufflée. Tout va bien ? – Oui c’est que je viens de courir pour attraper mon téléphone… j’ai dû monter les escaliers… c’est fatiguant… – Ahah, d’accord ! Bon je te préviens à l’avance, comme tu es une lève-tard. Il y a cette expo de photo cette après-midi, tu veux y aller avec moi ? – Oh oui, avec plaisir ! Quelle heure ? – C’est à treize heures. – Je rentre pour déjeuner alors. – Parfait, à tout à l’heure poussin. – Bisous papa ! » Je laisse le téléphone tomber sur lit. Où es-tu passé Nemo ? Je t’ai vu sortir de la chambre. Je me lève, laissant la couette derrière moi, et je passe la tête par la porte en mode faut pas que je sois repérée ! Personne ? Hm, non, définitivement personne. Sinon je crois qu’on nous aurait entendus… Je vais toquer à la porte de la salle de bain qui est fermée. « Nemoooo. » Je souris. « Euh cinq minutes. » Oui bah pas trop longtemps non plus. J’ai pas envie que Jasper ou ton père débarque et me trouve toute nue dans votre couloir. J’entends la chasse d’eau, aller dépêche ! Ah enfin, il ouvre la porte ! Ni une, ni deux, je lui saute dans les bras, m’accrochant à sa taille avec mes jambes. Je l’embrasse dans le cou, et Nemo referme la porte derrière moi. « On n’a pas terminé il me semble. » Je lui adresse un sourire coquin qui en dit long sur ce que j’attends précisément. D’ailleurs, il ne se fait pas attendre longtemps. Il me plaque contre la porte en me pénétrant, m’arrachant un gémissement étouffé par son baiser. Mes doigts glissent dans ses cheveux. Je fais pression avec mes jambes, bougeant en rythme avec lui. Je ferme les yeux, c’est trop bon. Je l’embrasse sur ses lèvres, remontant vers son oreille, dans son cou, de nouveau sur ses lèvres. Il pose ses mains sous mes fesses, me maintenant contre lui, et il nous emmène dans la douche. Je le regarde en souriant. Il me plaque contre le mur froid de la douche. « Ah… » C’est vraiment froid. Je le vois tâtonner pour ouvrir l’eau, et il galère un peu je dois dire, ce qui me fait rire. Très vite, l’eau se met à couleur sur nous. D’abord froide, ce qui m’arrache un frisson énorme, me poussant à me frotter contre Nemo pour me réchauffer. Et enfin, l’eau chaude. Nemo continue ses va et vient, tandis que j’ondule avec mon corps, plantant mes ongles dans son dos. « Continue… » Je veux profiter de lui avant de partir. Je ne sais pas encore quand on pourra se revoir… sans éveiller le moindre soupçon.

Parce que quand on est accro, même si ça fait mal... Parfois ça fait encore plus mal de décrocher. . . L’eau chaude coule finalement sur nous, c’est bien mieux que la cascade glacée qu’on vient de se prendre sur la tête. Enfin surtout moi qui me trouvais pile sous le pommeau de douche. Mais bon, je ne vais pas râler auprès de Nemo. D’une, je ne suis pas en position pour. De deux, je n’en ai pas envie. Et de trois, je suis occupée à autre chose. J’ai cessé de rire de Nemo quand il n’arrivait pas à ouvrir le conduit d’eau. Maintenant je glisse mes doigts dans ses cheveux en l’embrassant, redescendant dans son dos et… han, les plantant quand il me plaque contre le mur. Nemo accélère alors le mouvement, fougueusement, je n’arrive plus à me retenir de pousser des gémissements dans son oreille… « Continue… » Oh non ne t’arrête pas, pas cette fois. J’attrape son visage pour l’embrasser. Mon dieu, je ne regrette vraiment pas d’être venue hier soir. Malgré notre dispute… Je ferme les yeux en me laissant aller totalement au plaisir que me procure Nemo. Je frémis sous ses baisers, c’est si bon. Je rouvre les yeux et l’embrasse, en me collant plus à lui. Je n’ai pas envie de partir… Je pousse un ultime cri jouissif en me cambrant, l’accueillant entièrement, l’une de mes mains est appuyée contre le mur. Je passe une main dans ses cheveux, me détend sous ses baisers, il ralentit progressivement. Je me sens… bien, heureuse. Je l’embrasse… amoureusement ? Oui, je crois que c’est ça. Je pourrais en paniquer, mais là je n’ai pas le temps de penser à ça. Il me repose au sol, mais mes mains restent accrochés à sa mâchoire, je continue de l’embrasser. Je le regarde tandis qu’il se fait craquer le cou, et ça m’amuse malgré que je grimace. Il craque de partout ce mec. Quand il tend le bras en se penchant pour attraper le gel douche à côté de moi, j’en profite pour l’embrasser rapidement en riant. Je me sens comme une enfant dont on dirait que c’est une chipie. Sauf que je ne suis pas une enfant. Mais en présence de Nemo, je retrouve mon âme d’enfant. Et pas seulement maintenant que nous sommes… ensembles ? Waow… je souris en me disant ces mots. Nous sommes ensembles. Même avant ça, je redevenais cette enfant en sa présence. J’ai toujours été moi-même avec lui. Nemo me savonne les bras et se rapproche de moi, je souris en sentant ses lèvres dans mon cou. Moi aussi je veux t’embrasser. Je passe mes bras autour de sa taille et me baisse légèrement pour atteindre ses lèvres qui se trouvaient sur mon cou. Je ris encore et fais glisser mes mains sur ses fesses. Je prends moi aussi du gel douche et commence à le frotter en l’embrassant, descendant mes mains jusqu’à ce que je l’entende gémir doucement. Je me mets à rire en voyant le visage qu’il affiche. Je l’embrasse, profitant encore quelques minutes de ses caresses. Et puis finalement j’arrête l’eau, il est grand temps de sortir. A ce train-là, je ne vais jamais partir et papa va s’inquiéter. Il est capable de me pister pour me retrouver. Non mais oh ! Nemo nous enroule dans une serviette, bien mieux que sa jaune pipi d’hier soir. Bon aller il faut sortir, avant que je ne craque. Je me sens faible face à lui. C’est son super pouvoir depuis toujours : je suis incapable de lui résister pour quoi que ce soit. Je garde la serviette et sors de la douche en ne marchant que sur le tapis de sol. Le carrelage est trop froid. Je serre la serviette autour de moi, il fait un peu froid quand on sort de l’eau. Sans compter que Nemo me tient vraiment, mais alors vraiment très, très chaud. Aller Nemo, sors de là, et viens me voir. Pendant qu’il se secoue la tête, je le dévore du regard. Ah, je me mords encore la lèvre. Fichu tic, je ne peux m’en empêcher quand je regarde Nemo. Enfin il me rejoint, et je lui ouvre la serviette pour qu’il se colle contre moi. J’ai froooiiiid, c’est légitime de vouloir me blottir entre ses bras. « Tu dois vraiment partir ? » J’hoche la tête, et rigole face à sa tête. Tellement adorable, et mon dieu trop sexy aussi. Il m’embrasse encore dans le cou, et mon idiot de sourire ne quitte pas mon visage. Ses mains sur mes fesses… A contrecœur je me détache de lui. « Je dois rentrer pour le déjeuner, il est bientôt midi. Expo de photo cette après-midi avec papa. » Je referme la serviette et me pose un instant pour dévorer Nemo des yeux. Puis je me retourne et ouvre doucement la porte, guettant le moindre bruit… personne. La voix est libre. Je retourne dans sa chambre et j’entreprends une chasse aux… vêtements. Eh non, pas au trésor ! Ah là, mon soutien-gorge. Qu’il le dise si mes vêtements ne lui plaisent pas ! Là, ma culotte, mon jeans. J’enfile le tout et cherche mon tee-shirt. Nemo m’a suivi et observe mon manège en se rhabillant lui-même. « C’est Bagdad dans ta chambre, je trouve plus mon tee-shirt… ah là ! » Je l’enfile et me retourne pour trouver mon pull où je l’avais laissé hier soir. Bon sang, la prochaine fois que je vais voir Nemo, je ne m’embête pas avec autant de couches de vêtements. Une robe et puis basta. Bon, habillée, chaussures enfilées, veste mise… quoi d’autre ? Han je devrais penser à me recoiffer un peu, non ? Je me plante devant le miroir de sa penderie. « Oh mon dieu… je fais peur à voir ! » Et j’explose de rire. « On dirait que mes cheveux ont joué au jedi toute la nuit avant de se faire ratatiner par Dark Vador ! » Je me retourne sans cesser de rigoler et pose mes mains sur le torse de Nemo. « Mais en fait c’est nous qui avons joué au jedi… » Je fais un petit haussement de sourcil évocateur avant d’éclater de rire. Et puis je l’embrasse tendrement… avant de le planter subitement pour ramasser mes affaires. Je remets tout dans mon sac, ses bracelets, j’enfile celui du médiator, je reprends ma peluche, ma bouteille que je chéri tant. Je reprends même son pull déchiré et sous son regarde interrogateur j’hausse les épaules. « J’vais voir si maman peut le recoudre. » Qui ne tente rien n’a rien. Bref, je reprends tout. Ah sauf son bonnet, je ne sais pas où il est partit celui-là. Bon… oh mon téléphone ! Je l’attrape et le montre à Nemo. « Tu diras que tu l’as déposé dans ma boîte aux lettres. » Je le glisse dans ma poche. « Bah oui si Jasper te demande où il est passé. T’as la mémoire courte, mémoire de poisson ! » Je rigole en caressant sa joue et déposant mes lèvres sur les siennes. Je ne m’en lasse pas. C’est si bon. Je regarde l’heure, ohla, il est grand temps de partir. Mes affaires en poche, j’ouvre la porte tout lentement… personne ? Je jette un regard d’agent top secret à Nemo et lui fais un signe avec mes doigts. Moi d’abord, tu me suis en catimini. Je sors et me plaque contre le mur, aussi rapide que l’ombre et aussi discret que… qu’un calamar ! Personne ne me voit, personne ne m’entend. Je descends les marches une à une, en vérifiant de tous les côtés que personne ne surgit, même au plafond ! On arrive presque en bas… attention ! C’est quoi ça ? Une chaussette sale ! Quel est le protagoniste qui a laissé trainer ça ? Noon, je gliiiisse !! « Aïe, ouille, ouille-ouille-ouille ! » Je me tape les trois dernières marches sur le cul. Ça fait mal au popotin. Je me relève en me frottant le derrière, et j’entends Nemo rire. Regard foudroyant, tu vas nous faire repérer ! C’est bien lui ce matin qui ne voulait pas que je fasse de bruit ?! Je trottine jusqu’au canapé, personne en vue ! « Leeloo, tu sais qu’il n’y a personne ? » « Chuuuuuut, agent en service ! » Je me pose par terre et fais une roulade derrière le canapé. Ressortant la tête de l’autre côté. « Personne ? Personne. » Je me relève et trottine jusqu’à la porte que j’ouvre doucement… avant de la refermer d’un coup sec. Je regarde Nemo avec un air complètement paniqué, en tenant la porte fermée, les bras étalés sur les murs. « Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? » Lui aussi panique. J’ouvre la bouche lentement, comme si je m’apprêtais à sortir une information top secrète et… « Rien du tout. » Je secoue la tête lentement en prononçant ses mots. Et puis j’explose littéralement de rire en posant mes mains sur mes genoux. Bon un peu de sérieux, il faut y aller maintenant. Je pose mon sac pour m’accrocher au cou de Nemo qui se colle à moi. Je suis coincée entre lui et la porte. Je l’embrasse tendrement en caressant ses cheveux. « On se revoit quand ? » Si on doit attendre une semaine, je ne vais jamais tenir. J’ai trop besoin de le voir. Déjà pour me sentir bien. Sa présence me rassure. En plus c’est mon Nemo, je n’ai jamais appris à vivre sans lui. Ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer, et encore moins avec les derniers évènements. « Tu m’appelles ? » Je l’embrasse de nouveau. C’est trop difficile de partir. « Promis si Jasper m’appelle, je lui fais croire que je te déteste. Enfin, je ne te détestais pas. Je n’ai jamais réussi à te détester. C’est moi que je détestais. De souffrir de ton absence. » Pourquoi je reparle de ça ? Malgré tout, je ne peux m’empêcher de sourire en disant ça. Et de le ré-embrasser. « Bon stop… Nemo… hm… arrête… ça… » Il ne lâche plus mes lèvres, et je souris en même temps que je réponds à ses baisers. Bon finalement, je prends les choses en main. Je le repousse doucement en souriant. « Je dois vraiment y aller. » J’ouvre la porte et me retourne avant de partir. « Au fait, la prochaine fois… » Je baisse le ton, les voisins n’ont pas besoin d’entendre ça. « Protèges-toi, je ne veux pas tomber enceinte. » Je vois son regard changer d’un seul coup. Et je l’embrasse rapidement avant de me sauver en courant. Oui il est capable de me rattraper pour… je ne sais pas quoi parce qu’il va paniquer. Je le connais hein, il panique quand on parle d’enfants et de mariage. Non mais je ne tomberais pas enceinte, et puis quoi encore ! J’attrape mon téléphone quand j’arrive au coin de la rue et lui envoie un message. « Ne t’en fais pas, je te dirais quand j’aurais mes règles. » Pour ne pas changer, je le lui ai toujours dit de toute façon. Ça l’a toujours emmerdé, et j’adorais voir sa tête de blasé de la vie. Ah mon Nemo, tu me manques déjà !