Leeloo ! Y a Nemo qui arrive ! Ma soeur dévala l'escalier, se plaça devant le miroir de l'entrée et se recoiffa. Elle sortit son attirail de maquillage et entreprit de se refaire une beauté de dernière minute. Alors qu'elle essayait de sourire le plus naturellement possible face à son reflet, je m'esclaffais. AHAHA ! J'plaisantais ! Je sentis alors une vague de folie prendre ma soeur, et je vis que je ferais mieux de déguerpir sinon elle allait clairement me transformer en un tas de chair. Ni une, ni deux, je montais quatre à quatre les escaliers. Depuis quelque temps, le rousse était un peu sur les nerfs, pas que je la fasse chier plus que d'habitude, non. Donc c'était étrange. Je devais mener l'enquête. Sid roucoulait avec Dodo et c'était plus drôle à la maison. MANNIE, J'T'ATTRAPE, J'TE BOUFFE Ah, en fait si. Leeloo ne s'était toujours pas remise de cette blague de classe mineure. C'était si drôle. Bien plus que toutes les années à l'orphelinat. Et depuis qu'elle était de retour dans la maison ça reprenait de plus belle. Sid avait l'habitude de m'aider dans mes conneries, mais maintenant, il allait les subir. Sidouchouninet ? Je tapais délicatement à sa porte ; c'est à dire que je défonçais sans ménagement le chambranle qui tenait à peine. Il était affalé sur son lit, des écouteurs sur les oreilles, en train de lire un bouquin. Il faut que tu me caches, y a l'autre qui veut m'assassiner ! Il me regarde d'un air bête, évidemment, il y a rien entendu. Alors qu'il enlève son casque, j'entends les pas lourds de Leeloo montant les escaliers. Qu'est-ce que tu veux ? Il semble complétement à côté de la plaque, ça doit être l'amour, ça rend crétin. Je murmure pour que la vache rousse ne m'entende pas. Leeloo, vieille blague, cachette, placard vite ! Il rit, et m'invite à rentrer parmi ses slips sales et autres t-shirts dégueux. Je n'ai pas le temps de le remercier que Lee entre dans la chambre de Sid. Merde. Elle va vraiment me tuer. Elle est où le mammouth ? Pas de réponse de la part de Sid, Yeah, ça c'est un frère en or. Je l'aime, je l'aime. Mon dieu, je le laisserais tranquille pour une semaine juste pour m'avoir sauvé. J'entends un soupir de sa part, et des bruit de draps. Devine... Oh le con, il avait du remettre son casque, pour la peine je le ferais chier plus que d'habitude le salaud. Je lui crierai bien après, mais comme il y a encore des chances pour que Leeloo me prenne pour un slip malodorant, je me tais. Je lui tendrais un piège machiavélique plus tard. Malheureusement, alors que j'essaye tant bien que de mal de me confondre avec les fringues de Sid, la porte du placard s'ouvre et un main m'extirpe de mon coin. Merde ! Ma sœur chérie ! Elle a pris sa voix des mauvais coups, je vais m'en prendre plein la gueule. Des dizaines d'options viennent à moi, mais la seule qui pourrait éventuellement marcher sans avoir besoin de peinture, de vélos ou de de mongolfière est celle là : Ô ma sœur, si tu savais comme je m'en veux. Je t'aime de tout mon cœur. Et promis, plus d'allusions sur ton amour certain pour un petit poisson. Trop tard, elle me fit subir la pire des tortures. Elle me cala la tête sous son bras et frotta avec son poing serré sur mon crâne. J'essayais désespérément de me dégager, mais elle tenait bon la bougre ! Ça t'apprendra à dire des mensonges !

❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖

Hum, Sid était parti avec sa bande de pote, Leeloo était avec son nouveau copain avec qui elle essayait désespérément d'oublier Nemo. J'étais seule à la maison et pour un samedi soir, c'était plutôt triste. Je pianotais donc sur mon ordinateur à la recherche de choses à faire. J'étais carrément absorbée par le montage des petites séquences prises en feuv de Sid, que je n'entendis pas mon téléphone vibrer. Le vidéos étaient tellement tordantes : Sid rouge de honte à moitié à poil en train de chanter dans la salle de bain, la première rencontre Dodo/la famille en temps que petit copain et autre réjouissances me faisaient pisser de rire devant le banc de montage. Ce n'est qu'en me rendant aux toilettes et jettant un coup d'oeil que je me rendis compte du nombres d'appels manqués et de messages que j'avais manqué. En appelant ma messagerie je tombais sur un message plutôt surprenant. Mon mammouth préféré ! Je suis de retour à Jerrytown, et je compte y rester, j'ai trouvé un boulot de prof, enfin, presque. Appelle moi quand tu peux. Tu me raconteras tout, apparemment t'as trouvé une famille depuis pas mal de temps. C'est Orion au cas où tu l'aurais pas remarqué. Mon cœur explosa, je n'avais pas eu de ses nouvelles depuis des années. Quatre ans pour être précise. Orion, mon premier amour, et le seul pour le moment. Il avait quitté l'orphelinat à seize ans lorsqu'il avait enfin pu partir en internat dans un lycée. Après son départ, je m'étais vraiment sentie seule au monde. Mais peut de temps après, dans la même année j'avais été adopté par les Massachussette. Je n'avais qu'une hâte : le revoir. Mais en même temps, je tremblais de peur, entre l'excitation et la terreur, je ne savais plus trop où j'en étais. Bordel, bordel, bordel. J'étais au bord de la crise. Clairement, je ne savais pas quoi faire. Soit je prétendais ne pas avoir vu (ce qui paraissait quasiment impossible) et j'avais un week-end pour me préparer à voir Orion dans mon lycée. Ou je le rappelais. Cela semblait la meilleure chose à faire. Mais je ne savais pas si j'en aurais la force.

❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖ ❖

VOOOOOOS GUUUUEEEEEEULES ! Les copains de Sid avaient décidé de squatter la soirée à la maison profitant de l'absence des darons. Et ils faisaient un boucan du tonnerre. Pas moyen de se concentrer sur mon boulot. J'avais eu un misérable 1 en maths et tout le monde me pensait "incomprise". C'était la merde, tout ça parce que j'ai un QI au dessus de la moyenne... J'ai encore le droit d'avoir de mauvaises notes, non ? Enervée par le bruit, je sortis violemment de ma chambre pour me diriger vers la sienne. J'entrais comme à mon habitude, aussi discrète qu'un éléphant dans un magasin de vaisselle. Sid, vous faites moins de bruit sinon je montre à tous tes potes la vidéo ! Je vis mon frère blêmir. Je m'esclaffais, c'était si simple de le faire taire. J'étais la reine du chantage ! Alors que toute contente de mon effet, je comptais repartir comme j'étais venue, Olly m'attrapa le bras. Ô grande Mannie, c'est quoi cette vidéo dont tu parles ? Je regarde Sid, qui semble pas très rassuré face à ma réponse. Il me fait des petits signes du style "non, s'il te plait, ne leur dit rien." et je souris d'un air compatissant, foutre la honte à son frère, c'est sympa cinq minutes, mais avoir un moyen de pression c'est encore mieux. Je décide de garder cette merveille pour plus tard. Rien d'intéressant, un reportage sur les bébés phoques de Sidounet adore !