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Un gamin blond se fendait la poire depuis presque cinq minutes maintenant et devant lui se tenait un jeune Kieran de 7 ans ; exaspéré par cette explosion soudaine de rires. « Tu déconnes ? T'es né le 1er avril, elle est trop bonne celle-là ! Ah attends je sais, je vais t'offrir du poisson pour ton anniversaire ». Nouvelle explosion de rires tonitruante. Kieran serre le poing dans lequel il tient l'invitation pour son anniversaire. Cette même invitation qu'il voulait donner au petit blond et qui déclencha tant de rires. Depuis toujours, le petit Kieran était sujet à la colère, plusieurs fois les médecins lui avaient dit d'éviter toutes sources d'excitation trop importante. Le dernier psy en date lui avait même donné un truc pour calmer ses crises s'il sentait qu'il lui en venait une. Respirer profondément, fermer les yeux et imaginer un sanctuaire intérieur où tout est calme, paisible. Rien à faire, jusque dans son sanctuaire, il entendait le rire tonitruant de son camarade. Il rouvrit les yeux et dit sur un ton étonnement calme. « Toi, un jour, je vais te cramer ta famille ». L'autre gamin s'étouffa entre deux rires, puis se mit à pleurer en courant vers la maîtresse.
« Monsieur et Madame Eynsforth, merci d'être venu. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : votre fils a menacé la famille du petit Perkins ». Kieran était avachi sur sa chaise, écoutant à peine. Sa sœur était là aussi, sa jumelle, sa moitié. Il la regardait du coin de l’œil et elle faisait de même. Elle essayait de réprimer un fou rire et sa bonne humeur était communicative. Kieran commença à sourire puis à pouffer de rire, ce qui attira l'attention des adultes sur lui. « Vous trouvez ça drôle, jeune homme. Les menaces de mort, ça n'a rien de drôle ». La voix haut perché de la maîtresse était aussi exaspérante que ridicule. « En même temps, elle l'avait bien cherché la blondasse Perkins ». Sixteen pouffa de rire sans essayer de le cacher cette fois. La prof commença un sermon et les parents Eynsforth se confondirent en vaines excuses.

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« Alors petit puceau, c'est le grand jour ». Sixteen avait fait irruption dans la chambre de Kieran sans crier gare. Une habitude pour les jumeaux. D'ailleurs, Kieran ne prit même pas la peine de relever le fait que sa sœur n'avait pas frappé. Il était en train de se préparer, choisissant sa tenue avec autant de soin que possible. « Ta gueule Six', je suis déjà en retard ». S'insulter était aussi une habitude des jumeaux. « Ouh ! Mais c'est qu'il serait stressé le petit puceau ! ». Elle se jeta sur le lit de Kieran s'étalant de tout son long en travers, dans une position lascive. « Il va falloir que je te trouve un nouveau surnom, du coup. D'ici à demain, petit puceau deviendra grand ». Kieran l'écoutait à peine, il essayait des cravates pour parachever sa tenue de guerre. « Alors qu'est-ce que t'en penses pétasse ? ». Sixteen se releva et étudia son jumeau des pieds à la tête. « Pas mal ». Kieran laissa échappait un soupir de soulagement. L'avis de sa sœur comptait plus que tout. « Je vais me retrouver seule ce soir, tu me laisserais emprunter un de tes pornos ». « Je te déconseille les douze salopes, il est mal filmé ». Kieran réajusta sa cravate, se regarda une dernière fois dans la glace et embrassa sa sœur avant de sortir de la chambre. Elle en profita pour lui glisser une capote dans la poche de sa veste. Il repassa sa tête par l’entrebâillement de la porte et avec un grand sourire. « Je t'aime, salope ».

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« KIERAAAAN ». Fallait toujours qu'elle s'excite à la veille des vacances. Sixteen sauta au cou de Kieran et le serra dans ses bras ; étonnamment puissant comme put le constater le garçon. Ils se mirent à sauter tous les deux, comme deux gamins. Puis Sixteen repartit quand la sonnerie retentit annonçant la reprise des cours. Un autre garçon l'attendait devant la salle, il lui fit signe de la tête. « Plutôt mignonne, c'est qui ? ». Ils rentrèrent tous deux dans la salle et allèrent s'asseoir au fond. « Mignonne, mais timbré. C'est ma sœur ». L'autre garçon approuva sans rien dire. « Attends voir, tu veux que je t'arrange un coup, c'est ça mon petit Travis ? ».
La soirée battait son plein, musique trop forte, alcool dissimulé dans des sacs krafts marrons, embrassades langoureuses dans des coins sombres. Kieran était prêt du bar, commandant un punch sans rhum auquel il rajouta lui-même l'alcool. Au loin, il vit sa sœur blottit contre Travis. Il avait fait fort, ils étaient ensemble, ils étaient heureux et tout ça grâce à lui. Souriant, il décida que lui aussi devait se trouver quelqu'un. S'il avait pu jouer les cupidons pour sa sœur et son pote, il devrait pouvoir faire de même pour lui. Il s'approcha d'une fille plutôt jolie et surtout seule. « Salut, ça te dirait qu'on couche ensemble et qu'on sorte ensemble si t'es satisfaite ? ». La fille prit un peu de recul pour le voir dans son ensemble. « Ta technique de drague est pitoyable, mais t'es plutôt mignon. Pour l'instant, je t'autorise à m'emmener danser ». Le jeune homme s'exécuta. Sur la piste, ils rejoignirent le couple que formait sa sœur et Travis. Kieran pointa la fille du doigt et fit un clin d’œil. Travis lui répondit d'un pouce en l'air.
Quand Kieran aperçut à nouveau Travis, il entraînait sa sœur à l'écart. Il les suivit discrètement, s'excusant auprès de sa conquête. Il ne comptait pas jouer les voyeurs pervers, mais il n'arrivait pas à se défaire d'un mauvais pressentiment. Arrivé dans le couloir, il vit les deux tourtereaux s'embrassaient puis tout s'accéléra. Travis essayait de forcer Sixteen qui ne parvenait pas à lui résister. Le jeune homme s'élança et attrapa l'agresseur par le col de son costume avant de le balancer contre les casiers. Sans réfléchir, il se jeta sur lui et le plaqua contre le mur. « T'approches plus de ma sœur ! T'as compris connard ?! ». Dire que c'était lui qui les avait présenté, dire qu'ils étaient potes lui et Travis. Mais aujourd'hui, il ne le reconnaissait pas, cette lueur dans son regard, ce n'était pas lui. Il lu décocha un crochet du droit et le regarda s'enfuir.

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« Tu travailles dans un club de strip ? ». Sixteen attrapait ses affaires et les fourrait dans son sac un peu n'importe comment. « Oui, mais comme serveuse, je me dessape pas pour ces beaufs, je leur sers leur bière c'est tout ». Kieran n'avait pas l'air particulièrement rassuré par les explications de sa jumelle. Elle le vit bien et s'approcha de lui pour l'embrasser. « C'est bon, ça va aller ok ? ». Kieran approuva silencieusement, même si ça ne lui plaisait pas des masses de savoir que sa sœur traînait dans ce genre d'endroit. « Très bien, mais je viens te chercher tous les soirs ». Sixteen s'arrêta et sourit. « Je vois, en fait, tu veux te rincer l’œil gratuitement, c'est ça petit pervers ? ». « Eh ! Sœurette, y a pas de petit profit ».